Antiquité
Une fin réussie ! Je l'ai lut d'une traite comme du p'tit lait. Les actions sont présents et fluide dans la tête. J'ai lu les trois rapidement tellement que j'était pris. Les chapitres courts,...
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le 22 mai 2021
Avant de commencer, je précise à mes hypothétiques chers lecteurs et lectrices que je vais critiquer toute la trilogie d’un coup, comme ça, au calme.
Il y a longtemps, dans une Belgique pas si lointaine
En bon adepte de Freud qui se respecte tousse, je vais encore parler de mon enfance, et être condescendant. Alors oui, contrairement à tous ces gosses mainstream qui ont vu leur enfance bercée par des trucs clichés comme Harry Potter, Twillight ou Hunger Games, moi c’est Christian Jacq et ses histoires en Égypte Antique qui m’ont vus grandir et devenir le bel et brillant éphèbe que je suis aujourd'hui.
Récemment, grâce à ma boutique de seconde main préférée, je me suis mis dans la tête de racheter tous les bouquins que je dévorais dans la bibliothèque de mon patelin d’enfance, avec relecture en prime armé que je suis désormais avec ma maturité d'adulte au vécu riche et célèbre.
Coup de bol, la trilogie de la Reine Liberté était dispo pour six balles sonnantes et trébuchantes, c’est donc avec une joie certaine que je me suis replongé dans la vie romancée de la Reine Ahotep, au crépuscule de la Deuxième Période Intermédiaire, là où ça craint.
Il y a encore plus longtemps, dans une Égypte un peu plus lointaine
Pour débuter sans détour, j’ai retiré un point à toute la trilogie parce que quand même Christian, tes bouquins et le style qui va avec, ça se répète un peu beaucoup. L’adepte du Jacquisme ne sera donc pas dépaysé par l’Égypte glorifiée, le manichéisme poussé à l’excès, la magie, les dieux, les histoires d’amour plus niaises que ça tu meurs. N'oublions pas les inénarrables scènes de cul quasiment copiées/collées depuis les débuts de l’auteur, tantôt dégoulinantes de naïveté parce que les gens qui copulent sont gentils, tantôt dégoulinantes tout court parce que les gens qui motocultent sont méchants.
Heureusement, Christian a essayé des choses qui permettent à cette trilogie d’avoir une place particulière dans mon cœur et ça, c’est quand même pas rien ! Déjà, le héros principal est une héroïne, Ahotep est une princesse égyptienne vivant dans Thèbes, dernier îlot de résistance d’une Égypte occupée par beaucoup de vilains Hyksos dans le Nord et le centre ainsi que par un peu de Nubiens dans le Sud. On va la suivre au sein d’une résistance qui au fil des livres va permettre à l’Égypte de renaître et de reprendre son indépendance afin d’ouvrir la voie à la dernière grande période de prospérité de l’ère des Pharaons, le fameux Nouvel Empire. Mais oui, tu le connais cet Empire, c’est celui du beau gosse roux aka Ramsès II (à qui Christian a consacré une pentalogie pas mauvaise), du bedonnant Akhenaton et du petit ange parti trop tôt Toutankhamon.
Ahotep du coup, en tant que reine bien vénère, devra affronter rien de plus que l’Empire des Ténèbres dirigé par l’empereur hyksos portant le doux nom d’Apophis ainsi que son fidèle (ou presque) et libidineux bras droit, Khamoudi. Comme les autres héros de l’œuvre de Jacquo, Ahotep est littéralement l’incarnation du Bien, elle n’a aucun défaut, n’a aucune réelle faiblesse et restera forte quoiqu’il arrive. Mon mari décède après une trahison ? Balek, j’ai mon fils ainé pour prendre sa place. L’ainé est assassiné ? Tkt frère, j’ai mon cadet. Bon ok, il a que 10 ans, je m’occuperai de la régence en attendant. C’est ce genre de nana à qui on l’a fait pas Ahotep.
L’Empire contre-attaque
Autre particularité de la trilo au sein de l’œuvre de Christian, le traitement particulièrement gratiné de l’antagoniste principale. On va donc se poser 30 secondes pour imaginer qui sont les méchants les plus méchants de l’histoire des méchants. Ça y est, vous les avez ? Parce que ouais, il est comme ça Christian, il a décidé de se faire plaisir en mettant rien de moins qu’une version antique des… Nazis ! Et il s’est complètement lâché dessus, on a de la déportation, du camp d’extermination (avec marquage des prisonniers au tison rougeoyant), du racisme, de la glorification de la puissance, de la spoliation de biens, un Khamoudi qui mixe Goebbels, Goering, Bormann et Himmler en une seule personne, des assassinats aussi bien politiques qu’idéologiques et finalement la théorie qu’on aime quand on est très très à droite, qui ici est mise en application, le grand remplacement.
Les points forts
Le style de Christian Jacq est fidèle à lui-même, ça se lit facilement et on est transporté dans cette Égypte fantasmée emprunte de mystère et de magie. Un bête exemple, les dieux, qu’on ne voit jamais, ne ratent jamais une occasion de montrer qu’ils nous regardent et qu'ils nous jugent avec leurs gros doigts. Il est dès lors aisé de se laisser transporter sur la Terre des Pharaons et de s’attacher aux héros qui lutteront pour la survie de leur pays et de leurs idéaux. Les vilains aussi malsains que cruels sombreront toujours plus dans les abîmes de la psyché humaine et on prendra un plaisir certain à les voir prendre cher dans un crescendo haletant jusqu’à leur défaite totale.
Les points faibles
Comme déjà rapidement évoqué, le style Jacq est redondant, surtout quand on a une vingtaine de bouquins du gars lus au compteur. Si certains clins d’œil à son œuvre tel que la présence d’un âne alpha baptisé Vent du Nord ne font pas de mal, c’est assez pénible de se taper des scènes de cul sans aucune originalité (heureusement, il y en a assez peu dans cette trilogie), des histoires d’amour clichées au possible avec des personnages sans aucune expérience en la matière qui tombent amoureux au premier battement de cils ou des gentils plus immaculés que la daronne à Jésus.
Conclusion
Cette trilo est vraiment pas mal et osent des choses par rapport au reste de l’œuvre de l’auteur, sans pour autant chambouler complètement son style. Le fan restera en terrain connu tandis que le nouveau lecteur trouvera une très bonne porte d’entrée dans l’univers de Christian Jacq.
Personnellement, je me suis une nouvelle fois laissé happer par l’univers égyptien de Christian « mon gars sûr » Jacq et après avoir plié la Reine Liberté, je me suis (re)lancé dans le one shot la Reine Soleil. Oui, je suis très héroïne en ce moment, je pense m’attaquer à la French Connection bientôt. C’est tout pour moi.
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le 1 juin 2019
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