Livre au titre coup de poing, ‘L’intranquille’ est le récit poignant des fondements de l’œuvre picturales de Gérard GAROUSTE. Ecrit par l’artiste lui-même avec la complicité de Judith PERRIGNON, il nous révèle son enfance et son parcours artistique, humain et parfois surhumain, tantôt replié sur lui-même, tantôt ouvert et connecté aux autres. Un parcours atypique, étonnant, détonnant !
Fils d’un père salopard qui l’aimait, cet artiste a vécu une enfance nourrie des idées pétainistes et antisémites de son père. Il a pu observer et, peu à peu, comprendre comment ce père s’était construit un patrimoine en spoliant les juifs. Garouste, déchiré entre sa vie de fils et les pulsions qui le portait à être autre, a grandi bourré de questions, taclé dans sa vie par une éducation, une duperie entièrement basée sur le paraître plutôt que l’être.
C’est dans la peinture qu’il cherchera à construire des réponses. Inlassablement, il étudiera le sens profond des mots, des textes fondateurs des croyances de son époque. Remontant à l’hébreu, il tâchera de démonter les fêlures des idées bien pensantes reçues et il les introduira dans ses tableaux.
Souvent catalogué de peintre fou, Garouste nous livre, ici, les clés de compréhension de son œuvre. Sans complaisance, sans narcissisme, cet artiste nous retrace son quotidien, ses combats et celui de son entourage. Sujet, dès vingt-huit ans, à des crises de démence, fréquemment interné ou enfermé dans des camisoles chimiques, jamais il ne manquera de l’amour et de la fidélité offerte par son épouse et ses enfants. Au moment où il écrit ce livre, il a soixante-trois ans, il n’est ni sage, ni guéri, il est peintre… Au-delà de l’offre des clés de lecture de son œuvre, ce livre est aussi un hommage vibrant à la force d’un amour maintenu malgré les peurs, les orages, les déchirures de la vie.