C'est par hasard que j'ai découvert la plume de Pauline Pucciano il y a quelques années, à travers sa trilogie fantasy "La cité d'Albâtre". Charmée par son imagination et son style, c'est avec plaisir et confiance que je me suis lancée dans ce que je pense être sa dernière production romanesque, "L'Organe et la Sonde".
Dit comme ça, le titre n'avait pourtant rien de bien séduisant et pourtant, ce roman de science-fiction m'a une fois de plus conquise. Nous sommes en 3416 et la Terre n'est plus habitable, sans surprise. Planète détruite, ruinée, elle a été abandonnée et ses survivants vivent désormais à bord de grands vaisseaux spatiaux, dont "La Sonde" fait partie. Cette flotte obéit à l'Union régie par un code militaire strict, ce qui n'a pas été sans me rappeler Star Wars et son funeste Empire. Toutefois, la comparaison s'arrêtera là car il est aussi question des colonies établies sur les rares planètes habitables ayant accueilli de nouvelles civilisations. Parmi celles-ci, "L'Organe" qui a volontairement renoncé à la technologie pour fonder une société égalitaire régie par la collectivité sous l'égide des "Clés de voûte", personnages aux allures chamaniques qui font figure de guides et de médecins. Un équilibre qui sera rompu lorsque le major Strauss, jeune officier lettré, est envoyé en mission diplomatique sur l'Organe pour ouvrir la voie à l'exploitation des ressources de la planète.
Pauline Pucciano prend le temps de soigneusement poser son contexte et aborde rapidement ses personnages principaux pour mettre le lecteur à l'aise dans cet univers peu familier. N'étant pas particulièrement férue de science-fiction et d'aventures intergalactiques, je n'ai pourtant eu aucune difficulté à m'immerger et à prendre un réel intérêt aux aventures de la jeune Foudre et du major Strauss, d'autant que sous couvert d'action, c'est bien une réflexion de fond que propose l'auteure. Politique, économie, justice, écologie, vie sociale... les thèmes abordés sont fouillés sans nuire à la narration bien rythmée et finissent par faire de "L'Organe et la Sonde" une dystopie tout à fait convaincante.