Les origines de la division sexuelles du travail.
L'ouvrage est bien documenté et écrit, et propose par des chapitres courts de répondre aux croyances les plus courantes concernant les raisons séparant les femmes et les hommes dans les activités de travail. Par exemple : "si les hommes chassent et les femmes cueilllent, c'est parce qu'elles sont moins fortes ou moins mobiles". Ce genre d'idée est battue en brèche assez simplement, en montrant que les divisions s'opèrent de façon symbolique autour de signes féminins reconnus universellement : la capacité d'enfanter et surtout de menstruer en perdant du sang.
Ainsi toutes les activités sont-elles rapportées à un système d'interprétation articulé autour des similitudes entre la femme est l'activité elle-même (typiquement, si l'activité implique de faire couler du sang, elle sera interdite à la femme par voie de proximité avec son propre saignement - l'auteur explique comment on peut en arriver à ce type de conclusion).
Cependant on reste un peu sur sa faim, dans la mesure où on en reste vraiment à un passage en revue de cas concrets et où l'auteur s'interdit de trop spéculer sur les origines de ces associations symboliques. Il les constate. On entre donc jamais dans une théorie de la culture, mais tout simplement dans une description d'un système de représentation ayant des effets culturels concrets. Il insiste seulement sur ce point (fondamental, au demeurant), que les divisions sont toutes culturelles, et non biologiques (naturelles).
Un ouvrage simple d'accès et bien ficelé, à offrir à tous les beaufs qui se complaisent à répartir les rôles entre hommes et femmes sur base de croyance supposément "naturelles".
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