Découvert un peu par hasard en discutant avec l'éditeur, ce roman reste l'un de mes meilleurs souvenirs littéraires de l'année 2011 (et je n'écris cette critique que maintenant, oui, j'aime bien laisser reposer les choses parfois).
On y suit l'enquête d'un personnage tout à fait banal, Johan, dans une ville qui l'est beaucoup moins (elle se nomme Riemech - je vous laisse effectuer l'anagramme vous-même - et est remplie de gens bizarres et de lieux étranges), à la recherche de son frère Timon. Celui-ci écrivait des biographies d'écrivains imaginaires, et a peu a peu sombré dans la folie, puis disparu, en voyant ses personnages prendre vie sous ses yeux (dont le fameux Butler du titre).
Malgré ce que le résumé pourrait laisser supposer, ce livre n'est pas vraiment un polar avec des éléments fantastiques. Si l'intrigue principale est amusante, elle n'est qu'un prétexte pour jouer avec la vie et l'oeuvre des écrivains imaginaires créés par Timon. Le roman nous présente, grâce à des choix graphiques astucieux (mise en page, polices...) directement les biographies écrites par celui-ci. On a droit à une sorte de scribe-sibylle, un cosplay de Bukowski, un dingue qui écrit des bouquins en récupérant des passages dans d'autres (définitivement mon favori)... Toute une galerie d'écrivains bizarres que n'aurait pas reniée Borges.
Apparemment je suis la seule personne ici à avoir lu ce livre. J'espère que cette critique fera changer la situation.