François vit depuis quelques temps une belle histoire d'amour avec Marie, et elle est folle de lui. Las ! Il est persuadé que cet amour, à son apogée, ne peut maintenant que diminuer. Marie va le quitter, c'est certain. La seule manière de faire durer toujours sa passion, c'est de mourir sans tarder, avant que la flamme ne s'éteigne définitivement. Il imagine déjà sa belle, éplorée, chérissant son souvenir dans la douleur... Mais loin de commettre l'irréparable, il décide de feindre son décès : il n'est pas utile de mourir vraiment pour rendre l'amour éternel, quitte à éviter maintenant quelques quartiers où sa dulcinée a ses habitudes.
Il change donc d'apparence et d'appartement, trouve un nouveau travail, fait de nouvelles rencontres... et ce qui devait arriver arriva. Il tombe amoureux, est aimé à nouveau, et là encore se résout à simuler sa mort avec la complicité de son meilleur ami et auto-proclamé demi-frère, malgré la désapprobation de ce dernier. Jusqu'où cette combine peut-elle aller ? C'est qu'à force de se rendre invisible, il pourrait bien le devenir vraiment.
Le personnage principal est imbuvable, un pervers narcissique dans toute sa splendeur, et c’est étonnamment jubilatoire ! C'est simple, on adore le détester. Ses travers poussent jusqu'à l'absurdité, une pointe de fantastique s'invite à la fête, et la recette est toujours gagnante, on ne se lasse pas de voir François mourir encore et encore. Ce roman se lit tout seul, c’est drôle, c’est bien mené, et la chute finale est exquise !