La collection québecoise "Frisson" s'inscrit dans le registre horreur jeunesse et comporte quatre niveaux. "L'antre du diable" est au troisième niveau, le "Sang pour sang québecois", pour les 12 ans et plus.
Être l'aîné d'une famille de chasseurs de fantômes n'est pas de tout repos. Cette fois, les parents de Zackary, 16 ans, ont été embauchés par le propriétaire d'un lugubre Hôtel Ontarien, à Hill'Lake, afin de détecter des activités paranormales. Cet Hôtel a déjà une réputation de lieu hanté, car autrefois, un médecin y aurait tué son épouse, ses filles et tout ce qui y vivait avant d'être retrouvé mort au centre du labyrinthe qui jouxte le bâtiment. Une crise de folie qui serait survenue alors que tous les habitants se mourraient de la dernière grande pandémie, celle de la grippe espagnole. Zack se retrouve donc dans ce lieu avec son petit frère Louis, son meilleur ami Maxime et son amie Edith, où tout semble avoir été penser pour donner une impression de lieu hanté. Une fête sur le thème de l'horreur est même prévue. Mais Zack ne se sent pas à l'aise dans cet endroit, avec cet homme à casquette louche qui semble les suivre partout, le sympathique, mais énigmatique fils du propriétaire, et cette jeune fille muette qui apparaît partout et semble cadavérique. Et bien sur, on prévoit une tempête. La joie, quoi!
Ce roman reste dans les éléments connus de l'univers horreur. Comme la plupart de ces romans du genre, on a une accumulation de circonstances exceptionnelles commodément réunies, comme la tempête, le fait que plus personne ne se trouve dans l'Hôtel à cause de ça, qu'il n'y a plus d'échappatoire possible à cause d'un arbre en pleins milieu de la route, ce genre de truc. Comme beaucoup de roman horreur, nous avons la thématique "entité maléfique", quelque chose de fondamentalement mauvais qui corrompt l'Humain. On commence molo, pour finir en crescendo. Donc, on reste dans ce qui est habituellement convenu en Horreur.
Côté histoire, nous avons un scénario à la "Shining", un hôtel éloigné, des antécédents de morts suspectes, une famille isolée , un labyrinthe dans la cour et un père qui semble ne pas tourner rond dans sa tête. Mais à voir toutes les allusions aux films d'horreur qui jalonnent le roman( qui sont d'ailleurs souvent des films tirés de romans d'horreur), peut-être est-ce volontaire de l'auteur de situer le roman tout près du célèbre roman de Stephen king?
Il y a un truc que j'ai bien aimé de cette histoire et c'est cette idée que "l'horreur", aussi horrible, sordide et morbide soit-il, trouvera toujours preneur. de base, les gens venaient à Hill'lake pour se gorger de frissons glacés et d'histoires macabres, il y a donc cette idée de voyeurisme obscure ou de curiosité morbide pour ce genre de lieu où la mort violente à laissé des traces. Et donc, qui permet au mal de perdurer. Bonne tournure, c'est intéressant.
Sinon, dans son genre, c'est un bon roman. Pas de filles outrancièrement débiles ( non, en fait les filles sont même plus badass que les gars dans ce roman, c'est tant mieux), pas de grossières invraisemblances ( quoique laisser un seul gars de service à l'hôtel quand il y a des clients présents, hum, c'est tiré par les cheveux, mais bon, admettons) et ça se lit pratiquement tout seul. J'ai bien aimé les clin d'oeil aux classiques d'Horreur. de plus, j'ai trouvé Zachary fort touchant concernant sa relation avec son petit frère.
Enfin, je précise le fait que j'ai au compteur plusieurs livres d'Horreur adulte et que par conséquent, je n'ai pas spécialement frissonné avec ce livre, et donc que mon jugement est quelque peu biaisé de ce fait. Mais en même temps, je tiens compte du fait que c'est un Horreur Jeunesse, il est fait pour les plus jeunes et n'est donc pas fait dans un style susceptible de les perturber outre mesure . Ça demeure néanmoins un roman où des gens sont tués, où du surnaturel maléfique est à l'oeuvre et où l'ambiance est glauque, c'est déjà bien assez, à mon avis.
Un bon roman pour les jeunes amateurs du genre ou ceux et celles, même plus vieux, qui veulent s'initier au genre.
Pour un lectorat de 12 ans et +, premier cycle secondaire.