L'armée des sables par Gwen21
Excellent "page-turner" qui m'a ramenée au temps de mon adolescence quand je visionnais "les aventuriers de l'Arche perdue" (la VHS, s'il-vous-plaît !) dès que j'avais envie d'aventure, d'action, d'amour et de dépaysement ou, plus prosaïquement, dès que j'avais envie de reluquer la musculature de Harrison Ford - envie qui tournait assez vite à l'obsession quand j'y repense.
"L'armée des sables" est donc un solide roman d'aventures aux allures de thriller qui entraîne le lecteur au début des années 2000 en Egypte, sur les traces de la célèbre armée de l'empereur perse Cambyse II, constituée de 50 000 soldats, et qu'une tempête de sable aurait enfouie 2500 ans auparavant sous les dunes de la Grande Mer de Sable (pas celle d'Ermenonville dans l'Oise, hein, mais celle qui fait la jonction entre la Lybie et l'Egypte). Ce blagueur d'Hérodote n'ayant fait que rapporter le fait en omettant de fournir les coordonnées GPS du lieu du drame, l'emplacement de "l'armée des sables" est devenue, au fil des siècles, une des plus grandes obsessions des archéologues et égyptologues de tout poil (véridique).
Or, justement, les archéologues semblent tomber comme des mouches lorsque débute ce récit qui vous fera vivre sur plus de 500 pages un enchaînement ininterrompu d'action, de rebondissements, d'énigmes, de découvertes, de complots, etc. Ajoutez à tout cela un groupuscule terroriste et des diplomates plutôt louches et vous obtenez un cocktail très divertissant qui vous plonge dans un bon scénario hollywoodien des eighties.
En ouvrant ce roman, je cherchais du 100% divertissant, bonne pioche ! M'attendant presque à me faire gentiment et volontairement pigeonner par ce best-seller, histoire de ne pas trop avoir à réfléchir, j'ai donc été très agréablement surprise par la construction du récit qui tient bien la route et s'appuie sur une documentation suffisante pour le rendre crédible ; j'ai d'ailleurs souvent cru retrouver l'ambiance des Ken Follett de la grande époque. Le fait de suivre en parallèle l'enquête de l'inspecteur Youssouf Khalifa et la course poursuite dans laquelle est entraînée bien malgré elle Tara, la fille d'un archéologue anglais, donne un rythme très soutenu à la narration.
Là où le bât blesse toujours avec ce type de roman, c'est le côté "too much" assez inévitable ; plus on approche du dénouement, plus le puzzle s'imbrique de lui-même et plus les invraisemblances naissent. Or, dans "l'armée des sables", j'ai trouvé qu'elles n'apparaissaient que vers la toute fin et comme j'avais déjà eu le temps de m'attacher aux personnages, j'ai accepté de jouer le jeu sans rechigner et j'ai fermé les yeux avec indulgence, me disant, comme une ado : "c'est comme au cinéma !"
Ce roman m'a donné envie de me replonger dans la fascinante Antiquité égyptienne et a su éveiller ma curiosité pour l'Egypte, un pays dont l'histoire, l’ambiance, le mode de vie, les mœurs, le folklore et la spiritualité sont très bien retranscrits dans le récit, avec simplicité et sincérité, sans fioritures ou clichés ; nul doute que le fait que Paul Sussman ait été un journaliste et un archéologue passionné d'égyptologie en soit la cause.