Duc poursuit dans ses certitudes sans jamais se remettre en question.


Il assène son lecteur de règles pas totalement fausses mais jamais vraiment expliquées ou alors si peu. Et surtout il ne propose jamais contre exemple, parce que 'c'est comme ça qu'on doit faire et pas autrement' ; dans le monde de Duc, Chris Ware n'aurait pas sa place par exemple. Wes Anderson non plus. Qu'il n'apprécie pas ces oeuvres parce qu'elles enfreignent des règles de composition, soit, mais qu'il en fasse une vérité universelle, ça passe mal, dans un bouquin qui se veut théorique. L'auteur développe ici un peu plus la tâche du dessinateur, mais avec de façon aussi superficielle qu'il développait le scénariste, un peu moins peut-être, et puis c'est un pue répétitif par rapport au premier tome qui abordait déjà les éléments graphiques en plus vite expédié, oui, mais en moins répétitif aussi. Ce qui surprend, c'est la fin du bouquin, alors que dans le premier tome il imposait une conclusion certes très personnelles et fermées, c'était tout de même une conclusion, ici, il termine son chapitre sur la couleur (un seul chapitre dessus...) et puis c'est... fini. Pas un mot, pas une conclusion générale, rien du tout. C'est vraiment très très bizarre. Comme si l'auteur lui-même en avait eu ras-le-bol de son livre.


Les défauts de mise en page sont toujours là : des exemples livrés en groupe, il faut donc se référait à des chiffres pour retrouver la bonne illu, quitte à tourner la page pour mieux comprendre. Il est dommage que l'auteur n'ait pas mis de mauvais exemple professionnel ; je comprends qu'il ne souhaitait pas mettre mal à l'aise des collègues, mais en même temps il se montre tellement sévère et précis dans ce qu'il n'aime pas/ce qu'il ne faut pas faire, que les concernés n'auront pas de mal à se sentir visés. Mais c'est surtout que ses exemples à lui, salement dessinés, ne sont pas toujours assez précis, que ce soit pour situer ce qui est bon ou ce qui est mauvais, et sont de ce fait discutables (il ne tient pas compte de l'emplacement du phylactère dans la composition de l'image par exemple, je crois que même dans le tome1 il ne l'a pas mentionné une seule fois). Et à nouveau, ça manque de couleurs.


Bon, il y a tout de même des exemples qui donnent envie dans ce qu'il montre. Bourgeon forcément, on dirait que c'est son auteur préféré tant ses planches reviennent souvent. Mais d'autres projets font rêver, des BD sans doute un peu oubliées aujourd'hui et donc pas forcément trouvable facilement.


Bref, ça se lit, comme le premier tome, c'est surtout une mise en bouche sympa pour ceux qui veulent en savoir plus, mais on est tellement loin derrière l'art invisible de McCloud qui propose une véritable réflexion autour du médium et ouvre beaucoup de porte plutôt que d'en fermer comme ici.

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