Trois essais en disneylogie. Le premier explique la déchéance de Mickey, loser un peu loubard devenu icône aseptisé dans sa quête vers la starification, jusqu'à finir flic petit-bourgeois dans sa carrière en comics.
Le second, plus intéressant, parle des travaux de Disney durant la Seconde Guerre Mondiale, entre obsession pour le dessin-animé alors que la civilisation occidentale s'effondre - Blanche-Neige et Fantasia sortant dans ces années-là étant les manifestes les plus notables de cette volonté d'élever le dessin-animé au niveau du grand Art - et des dessins animés de propagande plutôt minables mettant en scène Donald, pendant que Tex Avery à côté dynamite le sérieux et la morale de Disney.
Dans le dernier essai, l'auteur revient sur Picsou par le biais des œuvres de Carl Barks et Don Rosa. Plutôt qu'en réalisant un simple historique, il multiplie les aller-retours dans le temps pour expliquer comment les deux auteurs, avec des approches radicalement différentes, ont réussi à concevoir un monde et des personnages riches, à quatre mains.
Ce dernier essai est un peu plus dispensable : tandis que les deux premiers textes expliquent comment Disney s'inscrit dans l'industrie culturelle et le legs de son œuvre, le troisième semble un peu renfermé sur lui-même. Comme une gourmandise dédiée aux simples fans de Picsou qui voudrait en savoir plus sur leur héros fétiche, mais dont l'influence culturelle reste plus circonscrite.
L'ouvrage reste cependant remarquable par sa manière limpide de déconstruire les personnages de Mickey et Donald et révèle l'importance culturelle de l'animation, à une époque où elle avait encore à faire ses preuves.