Des millénaires avant que l’homme essaime dans la galaxie, les Laymils ont disparus. Il n’en reste qu’un anneau de ruines tournant autour d’une géante gazeuse et une énigme : Ont-ils succombé à une attaque mystérieuse? Se sont-ils suicidés pour échapper à un péril pire que la mort ?
Dans l’habitat implanté près débris, la princesse Ione Saldana continue à chercher des réponses. Elle règne sur Tranquilité, un polype vivant et intelligent, et ses trois millions d’habitants, venus chercher fortune en dénichant dans l’amas de Ruine les vestiges des Laymils.
Loin de Tranquilité, des colons, sur la planète Lalonde, tentent de recréer un nouvel éden, exilés volontaires des arches surpeuplées qui recouvrent la Terre.
L’arrivée d’une intelligence extraterrestre qui explore l’espace infini depuis la nuit des temps va tout bouleverser.


Voilà le résumé, très succinct, du début de cette immense et terrible histoire. Il s’agit du plus long roman de science-fiction avec plus de 6000 pages, l’auteur prenant le temps de construire un décor fabuleux, des protagonistes plus intéressants les uns que les autres, pour complètement immerger le lecteur dans son univers.


Dans la version originale, le roman est coupé en trois livres représentant les trois parties. : Rupture dans le réel, L’Alchimiste du Neutronium et Le Dieu nu. Le découpage français va plus loin et recoupe chaque partie en deux ou trois livres, selon l’éditeur.


L’aube de La Nuit nous raconte une histoire forte qui prend place dans un univers riche avec de nombreux personnages aux backgrounds fournis et intéressants. C’est bien simple, à la fin du premier livre de Rupture dans le Réel l’on en est seulement à l’introduction de l’oeuvre et pourtant il se passe déjà énormément de choses. J’avoue avoir eu un peu peur quand je voyais des nouveaux personnages arriver à chaque chapitre… Surtout que le gus prend le temps de bien nous décrire l’histoire de chacun… Mais c’est fait de façon captivante et heureusement on finit par s’apercevoir que certains personnages ont une place plus importante que d’autres, ce qui facilite la mémorisation.


Concernant l’histoire… C’est juste énorme, dans tous les sens du terme ! Le résumé assez long ne laisse même pas présager le plus important. L’auteur prend son temps, nous présente bien l’univers avant que tout ça ne finisse par nous exploser à la figure de façon magistrale. C’est lorsque j’ai commencé à comprendre de quoi il allait être question que je me suis dis que l’auteur était vraiment bon. Toute la mise en place du début était un bien nécessaire. En ayant une connaissance approfondie de l’univers et ses personnages on savoure d’autant plus l’intrigue !


J’ai eu un peu peur lorsque l’élément perturbateur est arrivé, n’étant pas sûr de ce que pourrait donner des « possédés » à la force démesurée dans un tel univers. Mais là, il faut avouer que c’est plutôt bien traité.


Les personnages sont vraiment hauts en couleurs, certains qui ne paient pas de mine au début ont finis par gagner ma franche sympathie. Joshua a vraiment la classe, même si ce genre de personnage à qui tout réussis m’agace un peu. Heureusement les autres ne sont pas en reste: Syrinx, Erick Thakrar, Ione, le Père Horst, Quinn Dexter, Laton…


La deuxième partie, L’Alchimiste du Neutronium, continue sur la même lancée. Il y a peut-être un peu moins de passages descriptifs puisque l’on commence à connaitre les protagonistes et lieux en jeux, mais Hamilton ne rechigne pas à en ajouter. Et c’est tant mieux ! On ne s’immerge que mieux dans cet univers grandiose.


Au niveau du récit, j’ai trouvé le début un peu moins prenant que la première partie de Rupture dans le réel qui a pour elle l’avantage de marquer la découverte de ce fantastique univers. Néanmoins, la montée en puissance à la fin du livre qui se finit en une folle course poursuite est assez prenante. Il aurait tout de même été mieux d’éviter de nous ressortir une ficelle déjà utilisée à la fin de Rupture dans le Réel.


Pour les personnages, la plupart deviennent de plus en plus intéressants au fur et à mesure de leur évolution dans l’histoire. Et si l’apparition de personnages historiques peut surprendre au début, là encore encore leur traitement finit par effacer nos premiers doutes.


Le Dieu Nu, troisième et dernier acte de cette fresque spatiale, est peut-être la partie qui m’a le moins convaincue. Car si certaines péripéties restent haletantes et captivantes (surtout celles sur Joshua et Louise), d’autres sont plus pénibles (les événements se déroulant sur Valisk ou sur Norfolk)… C’est dommage car ces intrigues se passent dans des lieux extraordinaires, qu’on a du coup l’impression de ne pas savourer à leur juste mesure.


J’ai été un peu déçu que certains personnages ne servent finalement pas à grand chose (Liol, Laton) mais la plupart connaissent une conclusion satisfaisante, dont le diable de méchant Quinn Dexter, avec un dénouement aussi épique qu’il le méritait !


Enfin, Hamilton arrive à maintenir l’intérêt tout au long de cette fresque épique pour se planter sur les toutes dernières pages, le récit se finissant sur un énorme Deux Ex Machina assez malvenu bien qu’on le sente venir depuis un moment. Il faut avouer pour sa défense qu’il est toujours épineux de conclure un récit de cette envergure et que cette toute fin ratée ne gâche pas le plaisir pris durant le reste de la lecture.


Pour conclure, si l’Aube de la Nuit est plutôt orienté action que réflexion, l’écrite assez fluide et habile d’Hamilton arrive à nous interroger indirectement. L’univers présenter tout au long du récit sert à lancer de nombreuses questions : comment l’humanité va s’adapter à cette révélation si jamais elle réussit à résoudre la crise présente ? Sur les limites de l’univers. Sur la place de l’humanité et d’autres espèces dans cet univers (et voir plus loin). Sur l’évolution des espèces en général. L’auteur ne donne jamais sa propre réponse (et franchement tant mieux) mais dresse plutôt des pistes possibles à travers les dialogues entre personnages qui sont souvent très intéressants.


En bref, malgré une fin trop catapulté l’Aube de la Nuit mérite vraiment d’être lu tant il présente un univers immense, riche et réaliste. Et si jamais certains esprits rationnels on peur d’être rebouté par la rupture dans le réel (un peu comme moi au début), très franchement on n’y fait très vite plus attention tant l’univers, les personnages et leurs histoires sont captivants. Le caractère improbable de cet événement fini même par devenir assez quelconque.


Et au cas ou ça en intéresse certains, j’ai trouvé les populations xenos du bouquin vraiment très bien réfléchies et captivantes.

Barlbatrouk
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs livres de science-fiction

Créée

le 1 févr. 2018

Critique lue 1.2K fois

Barlbatrouk

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

D'autres avis sur L’aube de la nuit - Intégrale

L’aube de la nuit - Intégrale
Barlbatrouk
9

Le chemin parcouru compte plus que l'arrivée

Des millénaires avant que l’homme essaime dans la galaxie, les Laymils ont disparus. Il n’en reste qu’un anneau de ruines tournant autour d’une géante gazeuse et une énigme : Ont-ils succombé à une...

le 1 févr. 2018

L’aube de la nuit - Intégrale
ElCaracol
6

Tout ça pour ça

Amateurs de SF, vous pouvez y aller. Si vous n'avez pas peur des longueurs inutiles. Si vous n'êtes pas rebutés par un personnage principal au charisme ultra-forcé. Ou par une fin de qui est...

le 6 août 2017

Du même critique

Le Chant des saisons
Barlbatrouk
8

L'avis de whitelodge.fr

Je viens de découvrir Franco Piavoli, cinéaste artisan de Lombardie, avec ce film. Une très chouette découverte ! Le film dévoile la vie d'un village à travers le temps. Ce n'est ni un documentaire,...

le 15 avr. 2018

6 j'aime

Slave Girls From Beyond Infinity
Barlbatrouk
6

Les bimbos dans l'espace du Comte Zaroff

Relecture des Chasses du Comte Zaroff made in bimbos dans l'espace, Slave Girls est un petit film qui plaira aux amateurs du genre. Comme on peut s'y attendre le scénario est ballot, les décors tout...

le 3 févr. 2018

4 j'aime

Le cerveau qui ne voulait pas mourir
Barlbatrouk
6

Critique de Le cerveau qui ne voulait pas mourir par Barlbatrouk

Le cerveau qui ne voulait pas mourir sans casser des pattes à un canard se révèle être un petit bis du cinéma des années 50 sympathique. Le personnage du docteur fait immédiatement penser à celui de...

le 21 janv. 2018

4 j'aime