Avec l'aube des fous, Anthony Signol signe son premier recueil de nouvelles.
Ayant déjà lu son second ouvrage avant celui-ci, je me rends compte qu'il a progressé entre les deux au niveau de la densité narrative et de l'inquiétude qu'elle est censée susciter. En effet, sous le titre et afin d'attirer le chaland, il est annoté "histoires terrifiantes". Le qualificatif est sans nul doute exagéré et ses histoires, pour aussi bien écrites qu'elles soient, n'ont généré chez moi que quelques menus frissons et certainement la sidération d'un épilogue saisissant dans un roman véritablement terrifiant. Cela dit, en fonction de la sensibilité de chacun, la chair de poule pourrait être plus ou moins prononcée.


La nouvelle qui ouvre l'ouvrage, intitulée huitième étage, emporte le lecteur vers un second voire troisième niveau de l'angoisse, guère plus. Si la jeune femme qui se retrouve dans une situation glaçante peut transpirer, ce n'est pas complètement le cas du lecteur. Il manque encore à ce moment-là à l'auteur quelques ficelles pour rivaliser avec ses mentors.


Rendez-vous nocturne, second écrit, m'a presque fait sourire par sa naïveté. Se retrouver dans la situation du protagoniste doit être plus qu'inquiétant mais allongé au chaud dans on lit avec le livre, on a du mal à se glisser dans l'obscurité de ce récit.


Juste un dernier illustre l’alcoolisme de jeunes qui n'ont guère conscience de la portée de leur comportement excessif. Le châtiment tombe sans surprise et l'immersion dans l'horreur que doit susciter cet ouvrage ne fait fait qu'au compte gouttes.


Le quatrième récit, Zone 7, décolle véritablement et impose les bases d'une histoire beaucoup plus prenante, pétrie de tensions dues à l'ignorance de l'héroïne de sa situation réelle. L'univers d'Anthony Signol prend de la hauteur.


Point final de ce recueil, le sculpteur est une véritable illustration de ce que l'on peut voir dans certaines séries policières plutôt "trash". On suit les méandres d'une enquête qui piétine dans l'identification d'un tueur en série. L'auteur trouve là une idée à sa mesure et l'exploite de bien meilleure façon que les trois premières.


Au final, l'aube des fous témoigne d'un talent prometteur qui ne demande qu'à ciseler son art, ce qui, ayant lu l'ouvrage suivant, se produit, pour le plus grand plaisir des amateurs de frissons.

Apostille
7
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le 28 oct. 2019

Critique lue 35 fois

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