Soman Chainani semble avoir le don de confronter les pôles!


Dans ce premier opus, il fait s'affronter les idées générales reçus sur les notions de Bien et de Mal dans les contes. Il soumet donc plusieurs stéréotypes les uns contre les autres, notamment avec l'idée générale que la beauté va de soi chez les "gentils" et la laideur est prédominante chez les "méchants". C'est une notion vieille comme le monde, mais elle est encore prédominante dans la littérature actuelle, surtout en jeunesse. on le voit très bien dans les séries comme "Chevalier d’émeraude", une œuvre remplies de clichés confrontant gentils et beaux contre méchants et vilains.


Si vous poursuivez votre lecture, vous verrez d'autres stéréotypes déconstruits, confrontés. Dans le deuxième opus, il s'agit des notions de personnages masculins contre féminin. Dans le troisième, les notions d'ancien et nouveau au coeur du Mal. Dans le dernier, on a une confrontation entre point de vue narrateur: qui défini les rôles, au fond?


Nous avons donc ici une œuvre à ne pas prendre complètement au premier degré, sinon, oui, vous ne verrez que le côté "stéréotypé". C'est un roman où beaucoup de notions sont joués dans le but d'en rebâtir des bases nouvelles, mais il y en a tout le long de la série.


Côté personnage, c'est simple, on a un cœur en or altruiste infiniment bon en la personne d'Agatha et un cœur noir égoïste infiniment mauvais en la personne de Sophie. Deux protagoniste sans grandes nuances grises en somme. Pourtant, ce qui fait la beauté de ce duo est justement leur grande complémentarité. Mais si Agatha a le physique ingrat, Sophie est une beauté. C'est ce qui fait la nouveauté en somme, parce que partout dans les livres de jeunesse, le cliché récurrent est celui de la fille ordinaire, mais au fond, très jolie, à côté de la méchante qui se croit jolie. Pensez à "Maison de la nuit", "Night School',"Palais d'épine" ou même "La Sélection", c'est toujours ce même refrain en matière d'apparence.


Agatha et Sophie n'ont pas le monopole des personnages retravaillés. Le traditionnel "beau prince" aussi n'est pas épargné. Courageux , il l'est, mais il est aussi impulsif, naïf, orgueilleux et hanté à l'idée de faire les erreurs de son père. Enfin un prince pas parfait!
La série de "École du bien et du mal", c'est aussi pleins d'évènements jamais vraiment vus dans un conte classique: Un Mal triomphant et puissant, une Reine du Mal guidé par autre chose que la haine, un couple royale en déroute sentimentale, des princesses en crise identitaire, des contes mal interprétés,etc.


Dans son genre, cette série est rafraichissante et j'ai eu pas de mal de plaisir à voir les stéréotypes aussi malmenés. Oh, ils pourraient l'être plus, certains livres le démontrent, mais l'intention de Chainani est honorable. Il a su créer un monde coloré, détaillé et remplis d'action, le tout dépeint avec une plume ironique et fluide.


Les amateurs de magie, d'anti-héros et de contes revisités adoreront.

Créée

le 28 mai 2020

Critique lue 495 fois

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Shaynning

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