Réédité avec un calendrier aux illustrations de l'album, "L'élan Ewenki" nous vient de Chine, ou du moins d'un auteur chinois célèbre, Blackcrane.


Quelque part dans le Nord de la Chine et l'est de la Mongolie vivent les Ewenki, une communauté qui vit de la chasse au cœur de la forêt. Guéli Shenké est un chasseur, qui va accidentellement tuer la mère d'un élan encore très jeune. Il recueille donc le petit chez lui et en prendra soin. Il vivra au sein des hommes et des rennes que ces derniers élèvent. Mais voilà que "Xiao Han" ( petit Élan) devient un vrai colosse doté d'une incroyable force, alors que le chasseur se fait vieux. Il intègre un village où la vie est moins rude, mais Xiao Han n'est pas fait pour ce genre de lieu. Des villageois tentent même de le vendre, mais l'animal se servira de sa grande force pour éviter la capture. Guéli Shenké sens qu'il n'a pas le choix: il doit ramener l'élan domestique dans la forêt sauvage d'où il est issu. Ce dernier voyage aura raison de la vie du vieil homme, mais l'élan a bel et bien réintégrer son milieu de vie d'origine. Il en devient même le défenseur, n'hésitant pas à charger les intrus humains qui s'y promèneraient.


Il y a quelque chose de poétique et d'inspirant dans le fait que le petit élan est devenu légendaire du fait d'avoir connu les hommes et de ne plus les craindre. Comme si par sa dévotion et ses soins, le chasseur avait su aussi insuffler un courage "humain" au petit animal, et une fois devenu adulte, s,est fait le défenseur de sa forêt, qui est aussi le tombeau de son ami humain. Poétique, non?


Il y a également un chien dans cette histoire, qui a lui aussi décidé de rester dans la forêt, auprès de la tombe de son maître. Il s'agit d'un bouvier mongol, une race de chien qui a frôlé l'extinction en raison de rumeurs erronées voulant que les bouviers propagent la peste. Il font parti intégrante de la culture mongole et ont pu être sauvés.
C'est une belle histoire au cœur de la Nature, qui célèbre les liens entre les espèces et la force de la nature. Une histoire d'amitié qui a des airs de conte, servit par de superbes illustrations, elles aussi faite par une artiste chinoise. On arrive même à sentir "l'âme" des personnages, une sacrée prouesse!


Un bel ouvrage pour voyager au cœur d'une communauté très ancienne vivant dans un lieu fort peu connu et pourtant magnifique, où l'homme et la nature coexistent en harmonie. À plusieurs égards, ce conte me rappelle ceux des autochtones de mon pays, eux aussi très liés à la Terre et à ses légendes.

Shaynning

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