Old Boys Club

Extrêmement bien documenté, on en oublierait presque que le livre de Ben Macintyre n'est pas une fiction. La fin de chaque chapitre propulse inexorablement, et avec beaucoup d'humour, son lecteur dans la suite des aventures de Nicholas Elliott et la trahison de son ami et collègue espion du MI6, Kim Philby.

Au départ le livre peut sembler lourd d'informations pour ceux qui, comme moi, n'ont pas une grande connaissance des déboires internes des services secrets anglo-américains. Cependant, le coup de maître de Macintyre est de nous mettre dès la première ligne dans la confidence que Philby était un traître. Je n'ai vécu ensuite que pour découvrir comment Elliott allait se rendre compte de la supercherie et comme beaucoup, me suis retrouvée admirative du talent d'acteur de Kim Philby qui a réussi à mener une double vie pendant des décennies.

Finalement, c'est à ce demander si ce livre n'est pas une démonstration du ridicule et du manque d'intelligence constant des hommes qui sont à l'origine du monde corrompu dont nous héritons aujourd'hui. Malgré mon impatience quand au dénouement de l'histoire (encore une fois bravo à Macintyre pour m'avoir encouragée à chercher les réponses dans son livre et non sur wikipedia), je n'ai pas pu réfréner un certain dégoût pour ces agents secrets, tous issus de la Haute Société britannique, qui ont précipité notre monde dans un chaos irréversible, par idéologie politique.

Le livre donne l'impression que, non sans égale admiration pour Philby, son auteur prend la défense de l'Empire Britannique dans cet aspect caché de la Guerre Froide. Pour moi il y manque une vue d'ensemble, mois biaisée que celle de Ben Macintyre, en ce qu'après la deuxième guerre mondiale, et de leur plein gré, ceux qui pensaient avoir vaincu une idéologie n'ont fait que basculer dans une autre.