Saison 2: merci de bien vouloir changer le titre!

J'attendais la deuxième saison de AMERICAN CRIME STORY avec impatience, après avoir été bluffée par PEOPLE vs. OJ. Mais les deux premiers épisodes de THE ASSASSINATION OF GIANNI VERSACE - réellement excellents cela dit - n'on't fait qu'augmenter ma déception de la deuxième saison dans son ensemble. L'enquête de la saison 1 était fascinante et pleine de rebondissements (surtout pour nous autres Européens, moins au fait du crime en question). La saison 2 n'aura fait que nous appâter, au moyen d' une constellation de stars haut-de-gamme, pour finalement ne se concentrer qu'en majeure partie sur le portrait et l'esprit pervers du meurtrier de Versace: Andrew Cunanan.

A partir du troisième épisode, la saison ne se concentre que sur les autres crimes de Cunanan, tous des meurtres d'homosexuels qui l'ont déçu ou provoqué. Les scénaristes ont tenté, ça et là, de faire le lien entre les épreuves et la vie sexuelle secrète de ces hommes avec celle de la pénultième victime de Cunanan: Gianni Versace, dans l'optique de faire un commentaire social sur les meurs de l'époque, clairement contre les homosexuels aux Etats-Unis. Ces parallèles narratifs auraient été les bienvenus si plus fréquents au cours de la saison. Mais après deux episodes uniquement consacrés à la vie de Cunanan et les malheurs de son enfance qui l'ont poussé à devenir un meurtrier, on se demande franchement où va l'histoire, avant que Versace ne réapparaisse enfin - l'espace de quelques minutes - histoire de justifier le titre de la saison...

De toutes les victimes de Cunanan, Versace est le plus célèbre et finalement le moins pertinent dans l'histoire, telle qu'elle nous est présentée. La saison observe une structure assez commune, en commençant par l'événement en question, puis retraçant les meurtres précédents, pour finir par le moment crucial du rejet (sexuel et professionnel) de Cunanan par son "idole". Lequel semble cependant beaucoup moins important que tous les rejets qu'il a pu expérimenter au préalable, sauf si on les classe par ordre de popularité. La fascination de Cunanan pour Versace est beaucoup trop confuse. On sait - vers la fin de la saison - qu'il fait partie de sa liste de grands hommes modèles, quand il en parle pour la première fois à son amie. Mais le nom de Versace n'est que saupoudré au fil des épisode comme un prétexte de l'obsession du meurtrier. On ne sait ni quand il a pour la première fois été confronté à son art ou pourquoi Cunanan est tant fasciné par lui. La saison tente, tant bien que mal, et échoue à établir une relation entre les enfances de Versace et Cunanan. Mais la soit-disant passion de Cunanan pour la mode au début de la série n'est qu'un leur, puisqu'on apprend finalement qu'il "sautera" sur n'importe quelle opportunité pour devenir riche, quitte à devenir un escort et vivre au crochet d'hommes âgés. Le premier épisode nous met également en port-à-faux, en nous "teasant" sur le fait que Cunanan est atteint du sida. On est presque sûr, dès lors, que Versace en serait responsable et que c'est la raison de son assassinat. Mais plus jamais après le premier épisode n'est fait mention de sa maladie. En résumé, cette saison est pleine de suggestions qui ne donnent rien, et le marketing sans peur et sans reproche de FX se charge de pallier au manque de logique dans l'intrigue.

Malgré tout, il est important de souligner les performances stellaires de Darren Criss et Penelope Cruz, dans leur role respectif d'Andrew Cunanan et Donatella Versace. La ressemblance avec leur personnages réels mise à part, ils méritent tous les deux leur nomination aux Emmys Awards qui se déroulera en septembre cette année!