Lorsque j'ai commencé à lire le volet quatre de la nommée "Trilogie des Neshov", j'ai été surprise de ne pas m'y retrouver.
Les autres volets avaient été plus ou moins remisés dans une obscure partie de ma petite cervelle.
L'écrivaine fait bien de nous rappeler les personnages principaux en début de volume, sans quoi j'aurais été des plus perdues.
Resituer la famille Neshov, dans toute sa complexité, avec ses secrets et ses mensonges mis à jour : sacré défit presque dix ans après la sortie du premier volet en 2009 !
(https://www.senscritique.com/livre/La_Terre_des_mensonges_La_trilogie_des_Neshov_tome_1/431980)
Autant dire qu'il y a eu comme un flottement avant que je ne parvienne à m'y plonger pour de bon, à resituer l'étoffe de chacun des personnages et à remettre en marche les rouages de la machinerie qui les avaient amenés là, dans ce présent littéraire judicieusement inventé par une écrivaine prolixe, qui aime à se perdre dans les détails, ouf ! Heureusement que son écriture est fluide et lisse comme l'eau d'un fjord (c'est lisse l'eau d'un fjord ? j'imagine que oui, et brillant aussi... Bref, j'arrête là mes divagations).
Voilà pour la petite histoire, pour la grande, je dirais que ce roman est fidèle à son auteure, il lui ressemble : un tantinet plan-plan, doté d'une certaine profondeur, cachée entre les détails, et au final pas des plus palpitants ... mais il a su me toucher et susciter mon attention. Il raconte tout bonnement la vie, celle qu'il serait bon de célébrer plus souvent.
Au cours d'une conversation avec quelqu'un de ma famille (ma sœur précisément), nous avons évoqué nos vies respectives, plus particulièrement nos façons de vivre.
Elle vit dans une trépidante ville, sans cesse inondée de lumière et attirée par les feux comme un insecte en été.
Moi de mon côté, "pécore", je reste éloignée des sons urbains et me plonge avec délices dans un monde de silence et de papier, de feuilles qui se tournent doucement, avec soin.
Deux vies radicalement différentes, mais que nous pouvons aimer chacune de notre côté, et ensemble évoquer. Plus particulièrement, quand une dénommée Anne . B. RAGDE nous permet de regarder avec un œil nouveau ces différences que nous n'avons pas recherchées mais que nous cultivons à présent.
Alors voilà comment, en quelques mots, j'ai finalement pu entrer dans ce livre, sans tension, sans suspense (mais je ne suis pas une fan de thrillers et autres romans à suspense), m'identifier, me souvenir des évènements passés dans les autres tomes et simplement l'apprécier sans aucune objectivité. Encore une fois !
Voilà pourquoi je lui mets 6.
(En pensant à G., le vieux qui est parti laissant derrière lui un héritage possible et un trou béant, ce n'était pas mon meilleur ami mais il avait le mérite d'exister et de combler un vide.)