T. Combe est le pseudonyme d'Adèle Huguenin-Vuilleumin, une auteure suisse romane méconnue. Féministe, anti-alcoolique et pacifiste, c'est une femme de caractère et qui a su se faire entendre à une époque où il était rare que les femmes l'ouvrent.
"L'étincelle" est le premier roman de T. Combe que je lis et j'avoue que je m'attendais à trouver un peu du caractère de l'auteure dans le récit. Je fus cependant désappointée car ce roman un brin pastoral fait espérer un trio voire un quatuor amoureux qui s'en va en eau de boudin au fil des pages. Les personnages, bien campés au début du roman, s'étiolent et perdent de leur profondeur, ce qui est assez inhabituel. "Gentillet" est finalement l'adjectif qui me semble le mieux décrire "L'étincelle" au titre trompeur.
J'aurais cependant eu une réelle satisfaction pendant ma lecture ; une satisfaction complètement indépendante de la volonté de l'auteure. Si je vous dis que dans un même paragraphe, les prénoms Ernest, Célestine et Siméon sont réunis, que me dites-vous ? Rien si vous n'êtes pas comme moi un aficionado de Gabrielle Vincent ; "Whaou !" si vous l'êtes. Car, peut-on croire à une coïncidence si au détour d'un roman quasiment oublié surgissent les trois héros d'une illustratrice qui a donné le sourire à des générations d'enfants (et d'adultes) ?
C'est ce qu'il y a de beau avec la littérature ; plus on lit et plus on exhume des secrets d'auteurs. Je laisse les tombes égyptiennes aux archéologues patentés, je poursuis mes fouilles hasardeuses et heureuses.