Promesse non tenue
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le 27 août 2021
Au lecteur qui décide de se plonger dans l’Hôtel avec l’espoir de savourer un délicieux roman sur fond de huis clos à la The Thing de Carpenter, ce roman ne plaira guère. A moins qu’il n’est l’esprit ouvert, Car l’Hôtel n’est pas un roman policier malgré ce que les premières pages peuvent laisser penser.
Une bande d’amis russes ayant loué un hôtel au coeur d’une montagne européenne dans le but d’y passer une semaine de détente avant le tournage du film de l’un d’eux s’y retrouve coincée, sans aucun moyen de contacter le monde extérieur alors que l’une des vacancières est assassinée sur le pas de leur porte. Seul l’un des touristes peut avoir commis le meurtre. A moins qu’il ne s’agisse de l’étrange régisseur de l’hôtel ?
En attendant que le courant revienne dans la montagne et qu’ils puissent réutiliser le téléphérique que les y a emmené, les quatre femmes et les six hommes vont devoir cohabiter, sachant que l’un d’entre eux est un meurtrier.
Comme je le disais plus haut, le d début est alléchant pour tout amateur de thriller.
Car évidemment, comme le lecteur le sait et comme Sartre nous l’a si bien dit : « l’enfer, c’est les autres ».
Mais l’Hôtel est surtout un livre sur l’amitié. Dit comme ça, on en sortirait presse les shamallows, mais il s’agit davantage de monter comment des gens fracassés, névrosés, torturés peuvent rester liés par les simples liens de l’amitié. Une amitié forte, une amitié qui permet de pardonner les excès, les erreurs, les défauts. Une amitié qui permet de laisser l’autre vous détruire, vous torturer, vous pousser aux pires extrémités.
Alors durant ce roman, l’auteure nous offres quelques épisodes de la vie de chacun des protagonistes. Des épisodes les ayants marqués, leur ayant permit de se construire tels qu’ils sont aujourd’hui, de rester ensemble malgré tout. Emprisonné dans ce cocon enneigé, à la lueur des bougies, sous le regard de ce régisseur qui les hait, dans cette maison qui s’apprête à les réduire en miette.
Ayant acheté le livre dans le but de savourer un délicieux huis clos policier, évidemment, la première centaine de pages passées, la déception a pointée le bout de son nez. On comprend bien vite, une fois les premiers efforts déployés, que les hôtes de l’hôtel ne vont pas se mettre à mener l’enquête. Nul Hercule Poirot pour traquer les indices, recréer la chronologie des évènements, pointer du doigts l’assassin.
Chacun se réfugie dans ses souvenirs, dans ses craintes, dans ses routines réconfortantes ou ses excès dévastateur afin de faire face à la peur.
Mais à vrai dire, la chose n’est pas inintéressante et le livre se laisse vraiment lire dès lors que l’on abandonne l’idée d’une enquête. Dès lors que l’on accepte de se plonger dans ces multiples histoires parfois pleines d’espoirs, souvent tragiques qui expliquent le comportement de chacun sans pour autant disculper l’un ou l’autre. Car la victime n’était pas une sainte et toute amitié a ses limites. Car l’humain est une chose fragile qui, lorsqu’elle fait fasse à trop de tempête, cesse de ployer et finit par se briser.
Un joli huis clos donc, qui ne respire pas la joie de vivre mais attise la curiosité et accroche bien le lecteur.
Pour ma part, il m’a fallut du temps pour me faire au style de l’auteure (ou de la traduction ?), et même si je m’y suis faite, cela a quelque peu gâché la moitié de ma lecture (ca et mes attentes contrariées).
Cependant les personnages sont intéressants, les crises bien mises en scène et l’on se prend à attendre avec impatience l’histoire de l’un ou l’autre des personnages.
Une bonne surprise donc, pour celles et ceux qui acceptent de se laisser porter par un auteur qui dirige la partie du début à la fin sans vraiment laisser au lecteur l’opportunité de faire autre chose que des suggestions en attendant ses réponses.
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Créée
le 8 mai 2018
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