Publié sur L'Homme qui lit :
Je n’avais jamais entendu parler de Chris Bohjalian, un auteur américain prolifique et pourtant inconnu en France, puisque L’imprévu (« The Guest Room ») est son dix-huitième roman publié, et qu’est déjà paru il y a quelques mois aux États-Unis son dix-neuvième titre ! C’est donc un regard vierge de tout a priori que j’ai posé sur ce roman, deuxième titre seulement publié en France. Et autant vous le dire tout de suite : je n’ai absolument pas été déçu !
La famille Chapman mène une existence relativement confortable, au sens américain du terme : Richard et Kristin habitent avec leur jeune fille Melissa dans une « majestueuse demeure de style Tudor dans ce qui était par pure coïncidence un lotissement entier de majestueuses demeures de style Tudor », à deux pas de New-York. Richard travaille dans un gros cabinet spécialiste des fusions et des acquisition, ce qui lui permet d’assurer un certain confort financier à sa famille, qui jusque là n’a jamais vraiment connue de difficultés.
Pour l’enterrement de vie de garçon de son jeune frère Philip, il a proposé une soirée dans sa maison, tandis que sa femme et sa fille profitent d’un week-end chez sa belle-mère à Manhattan. S’il était au courant qu’une strip-teaseuse, peut-être deux, agrémenterait sans surprise cette soirée pour son frère et ses amis, Richard Chapman n’aurait jamais pu imaginer que sa vie pourtant si tranquille serait sur le point de basculer à cette occasion.
Lorsqu’au cœur de la nuit, sa femme Kristin reçoit l’appel l’informant de la situation, elle comprend que rien ne sera plus pareil. Ils sont pourtant loin d’imaginer, à cet instant, la suite des évènements, et l’inexorable mécanisme de destruction qui s’est mis en marche.
Et c’est ce qui est passionnant dans ce roman que je n’ai pas pu lâcher avant de l’avoir terminé, de voir ce basculement, cette cascade de malchance s’abattre sur un type paisible qui n’a franchement rien demandé. Difficile d’en dire plus sur l’histoire sans trop en révéler, mais l’écriture est divinement perverse, j’ai été tenu en haleine au fil des innombrables retournements de situation que l’auteur a imaginé. Un excellent roman sur la prostitution, sur la responsabilité, sur une vie sous contrôle qui vole en éclat. Immanquable !