Absolument pas un pamphlet lepéniste de gauche comme on peut le lire ci et là, cet ouvrage, modeste mais pertinent, dresse le constat des tensions qui peuvent poindre chez telle ou telle catégorie de la population (sur différents critères de différente nature) pour telle ou telle raison.
Ces raisons sont, selon l'auteur, le fait d'une communication politique maladroite, et par ailleurs d'actes politiques maladroits (du moins sur la forme). Au lieu donc de favoriser le vivre-ensemble, gauche (et extrême-gauche) et droite (et extrême-droite) peuvent, par maladresse ou à dessein, attiser les tensions communautaires. Et ce, en mettant l'accent sur telle ou telle catégorie de la population, plutôt qu'en proposant un projet commun.
Le fait est qu'il me semble pourtant que nombre de politiques proposent un projet commun, centré sur nos ressemblances plutôt que sur nos particularités identitaires. Mais il est vrai aussi que la parole politique a parfois tendance à insister sur les identités culturelles (supposées ou réelles) des différentes populations. Que ce soit fait avec bienveillance ou malveillance, cette parole politique peut avoir un effet contre-productif, qui est celui d'enfermer telle ou telle catégorie de la population dans une identité bien définie, au lieu de l'intégrer au reste des gens. C'est valable tant pour les "minorités visibles" que pour la "majorité invisible".
L'auteur propose donc de se sortir de cette communication politique à double tranchant (qui peut faire le jeu de l'extrême-droite sans le vouloir) en revendiquant un projet commun républicain. Les conclusions sont assez floues mais néanmoins positives, et tranchent avec le constat amer du reste du bouquin.
A lire donc ;)