Livre extrêmement intéressant car la 6ème Extinction de Elizabeth Kolbert ne s'arrête pas uniquement à l'extinction de masse que nous vivons aujourd'hui.
En effet, pour poser les bases, solides, de son récit, la journaliste américaine nous plonge dans le passé avant tout. Elle nous parle de la disparition du Crétacé, mais pas seulement. Elle évoque aussi les disparitions d'espèces des siècles précédents. Elle parle même de la façon dont l'homme préhistorique a modifié son environnement et qu'il est probablement responsable à la fois de la disparition de Néandertal mais aussi d'espèces imposantes comme le mammouth ou l'auroch.
La 6ème extinction n'est pas forcément le livre le plus joyeux qu'il soit tant les perspectives d'avenir pour certaines espèces animales ou végétales sont (quasiment) nulles. Le problème du dérèglement climatique n'est pas nécessairement que la température moyenne du globe se réchauffe, mais essentiellement la vitesse à laquelle ce réchauffement se produit.
D'un point de vue plus personnel, je trouve que parler du réchauffement climatique en l'intitulant de cette sorte est beaucoup trop simpliste et donnera toujours des arguments à ceux qui ne veulent pas le voir. Tandis que résumer cela en réchauffement climatique accéléré ouvre d'autres perspectives.
En effet, un réchauffement climatique accéléré à cause des activités humaines est indéniablement quelque chose qui se produit aujourd'hui. Le danger, c'est sa vitesse qui ne permettra pas à de nombreuses espèces végétales ou animales de s'adapter et de s'acclimater à ce changement. Des espèces endémiques de certains endroits ou de territoires minuscules ne passeront jamais ce cap.
Kolbert évoque les maladies qui touchent notamment les grenouilles du Panama ou les chauves-souris d'Amérique du Nord. Des maladies qui sont dues essentiellement à la mondialisation et aux nombreux vols ou transports long-courriers. De nombreuses espèces sont ainsi introduites dans des endroits où elles se retrouvent sans prédateurs. Et qui peuvent parfois se montrer nocives au espèces endémiques qui n'ont pas les moyens ou le système immunitaire pour lutter face à ces espèces inconnues. Ainsi, le champignon responsable de la maladie des chauve-souris en Amérique du Nord est communément porté par les espèces européennes, sans danger pour elles.
Néanmoins, le livre ne se veut pas non plus totalement morose. Pour Kolbert, même si cette 6ème extinction fera des ravages, et qu'il faudra des millions d'années pour retrouver un écosystème aussi diversifié que celui qu'on a pu connaître, la vie trouvera toujours son chemin. Avec ou sans l'homme. Et même s'il est déjà trop tard pour certaines espèces, il est encore possible de limiter la casse.