Critique de Shaynning
Second opus de la série qui a gagné le Prix des Libraires du Québec dans la catégorie BD étrangère, "L'ombre de l'oiseau" est plus sombre et profond, mais prend place dans un monde plus élaboré,...
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le 23 oct. 2022
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"La bête à pile" fait parti de la fratrie "Courte Échelle Noire" de la maison Courte Échelle et comme ses monstrueux grands frères, il nous plonge dans une angoissante histoire horrifiante. Évidemment, il s'agit d'un récit adapté à la jeunesse. Il est de niveau "Deux lunes", donc c'est un 9 ans et +.
Victor a asticoté des mois durant ses parents pour obtenir un petit robot, si bien qu'il en reçu un pour Noël. "Léobot, le plus sympa des robots" annonce en grande pompe le manuel. Un petit robot programmable, qui plus est. Dès lors, le jeune garçon prend de plus en plus de temps en compagnie de ce petit robot, qui devient de plus en plus sophistiqué au grès des ajouts de programmation. Bientôt, son répertoire est si vaste qu'il semble investi d'un certain libre-arbitre. Il affiche des émotions, prend des initiatives, va même sciemment mener Victor à faire des actions répréhensibles comme sécher l'école ou répondre à la place de ses parents lorsque son professeur signale un devoir non-fait. Bientôt, Victor se rend bien compte que son robot, qui prenait toute la place dans sa vie, semble maintenant lui inspirer une solide frayeur. Surtout quand il semble attaquer de petits animaux, ce qui coïncide avec le fait qu'il se recharge tout seul...
C'est donc une histoire de technologie maléfique, qui m'a fait penser au roman de Stephen King, "Christine", dans lequel un véhicule rouge est doté d'une conscience meurtrière. Ici s'ajoute une certaine forme de dépendance, une relation toxique entre Victor et ce "jouet". Obnubilé par son gadget, Victor passe moins de temps avec les autres personnages et se met même à mentir, à faire des cachoteries et "rogner son temps consacré aux devoirs". Bref, il se fait manipuler et influencer négativement par la petite chose, ce qui est paradoxal vu que c'est lui qui l'a programmé.
Par extension, on peut traiter de la dépendance à la technologie. Bon , généralement, ce sont plutôt aux écrans auxquels ont pense, mais ici le problème est le même: Victor perd en sociabilité et passe tout son temps avec sa technologie sur roues. Dès qu'on entre dans le manque de contrôle et les effets pervers sur les autres sphères de la vie, on tombe dans la dépendance.
Sinon, dans un autre axe, on peut relayer à l'intelligence artificielle, qui peut devenir rapidement hors de contrôle sans limites claires, et ce n'est pas la première œuvre de fiction à traiter ce sujet. Pensez seulement au nombreux films de science-fiction où des technologies avancés prenne le contrôle sur l'humain - je pense spontanément à "I, Robot" ou l'Odyssée de l'espace". La seule particularité ici est le fait que l'inerte devient ...organique?
Pour sa forme, les chapitres sont courts, très aérés et il y a une double page noire entre chacun d'entre eux sur lesquelles on peut voir des dessins en lien avec le chapitre qui vient.
Bref! Un bon petit roman glaçant parfait pour initier ce genre aux jeunes amateurs de frissons, surtout avec cette fin, qui interroge sur les codes moraux et notre rapport avec la technologie.
Roman classé Intermédiaire deuxième cycle primaire, 8-9 ans.
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Créée
le 3 juin 2021
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