C’est véritablement sa beauté qui lance Virginia, comtesse de Castiglione, dans le monde. Le goût de l’Empereur des Français pour les belles femmes étant de notoriété publique, elle est choisie par Cavour, ministre du Roi de Piémont-Sardaigne Victor-Emmanuel, pour infléchir la politique de Napoléon III en faveur de la liberté italienne. L’auteur, sans chercher à dénigrer toute influence de la comtesse, montre bien que ce n’est aucunement sur son intervention que Napoléon III se décide à passer à l’action. La Cour du Second Empire est un univers fait de luxe et de profusion, mais aussi parfaitement impitoyable. La Castiglione ne sera en effet qu’une étoile filante parmi tous les astres qui gravitent aux Tuileries, tout comme elle ne sera qu’une maîtresse éphémère de Napoléon III.
Nicole G. Albert régale son lecteur de descriptions fabuleuses sur la mode sous le Second Empire. C’est une immersion complète au cœur des secrets de beauté des femmes à une époque faite de contrastes, de disproportion et d’excès.
Cet ouvrage offre aussi une plongée dans le monde de la photographie, art encore balbutiant qui va servir de vie de substitution à la Castiglione. C’est une façon pour celle qui a été évincée trop vite de la scène mondaine des Tuileries, d’immortaliser sa beauté céleste, presque sacrée. L’auteur sait capter l’intérêt et l’attention de son lecteur, en analysant avec minutie de nombreuses photos de Virginia, les plus significatives, souvent les plus déconcertantes.
Toute la vie de la comtesse de Castiglione, profondément mélancolique, sera finalement le drame d’une femme ambitieuse trop vite oubliée. Elle se réfugie de plus en plus dans la photographie, et alterne apparitions sulfureuses à la Cour et prostrations qui durent de longues semaines. Durant ses dernières années, la comtesse sombre véritablement dans la folie, et l’auteur s’attarde sur cette partie la plus floue et la plus mystérieuse de sa vie.
Le style extrêmement soigné et très recherché de l’auteur, qui joue avec des phrases esthétiques et bien tournées, colle parfaitement au sujet.
Retrouver ma critique complète de cette biographie sur mon site : http://plume-dhistoire.fr/castiglione-nicole-albert/