Ou la médiocre complainte des vagins

C'est à la télévision que Diane Ducret m'interpelle pour la première fois. Une émission intello en fond, j'entame la cuisson de mes pâtes, et je m'apprête à enfourner la sauce tomate au micro-onde lorsque cette voix me captive. Une jeune femme s'exprime avec intelligence et profondeur sur les thèmes délicats du sexe, des relations hommes/femmes, et du plaisir féminin. Enfin une fille qui réussit à porter de vrai valeurs féministes, sans se sentir obligée de se foutre à poil, ou de courir nue avec une couronne de fleurs sur la tête pour faire entendre ses valeurs.
Bon, mes pâtes sont trop cuites, mais j'ai rencontré un nouveau messie.


C'est donc très impatiente et un peu excitée que je me précipite sur le bouquin, l'oeuvre, la nouvelle Bible de la femme libre.
Après les premiers chapitres, je réalise que ce ... (comment le qualifier) que cet ouvrage est tout sauf une ode à la femme.


Comment une femme qui parle si bien peut-elle écrire si mal ?


Ce n'est qu'une succession d'anecdotes sordides sur la maltraitance du vagin à travers les âges. Les titres des chapitres sont des jeux de mots douteux. Le style est putassier au possible. Les "chroniques" sont aussi bien rédigées que des rubriques sexo d'un mauvais magasine féminin. Alors oui, elle à bossé sont sujet, d'ailleurs les trois quart du livre sont des citations et des références, mais rien n'est vraiment abouti. Elle s'est juste donnée la peine de relater des faits divers croustillants autour du sujet, en prenant soin d'occulter une partie de l'iceberg.
En fait, le véritable martyre de ce livre n'est pas le sexe féminin mais l'homme. D'ailleurs elle conclue avec le chapitre sur le viol collectif : l'homme est un satyre, son pénis une menace. C'est à cause de l'homme que de tout temps la femme est bafouée, son sexe torturé.
On en parle des hommes qui se sont battus et se battent encore pour que la condition de la
femme ne soit plus un combat ?
Et des femmes, enracinées dans de vieilles croyances, qui s'évertuent à perpétuer de sordides traditions depuis des millénaires ? Elles ne sont pas dotées de phallus mais oeuvrent pourtant férocement à ce que l'inégalité perdure. On en parle ?
Non. C'est plus simple de vulgariser le propos et d'enrober le tout dans une victimisation absolue de la condition féminine.


Je me suis empressée de déposer cet ouvrage à la poubelle.
Simone disait : "On ne naît pas femme, on le devient".
Croyez moi, ce déchet ne contribue pas à l'expérience de la féminité des Femmes.

Tiffany
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le 4 juil. 2015

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