Sensibilité masculine
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Avant toute chose, je me dois de préciser que c’est la première fois que je débute une série de Mathieu Gaborit sans avoir la fin à portée de main. Et je crois que c’est ce qui m’a manqué ! Car, si j’ai retrouvé tous les ingrédients qui font de ses oeuvres de véritables succès, La cité exsangue ne fut pas un coup de coeur. À mes yeux, même s’il est passionnant, ce tome 1 demeure introductif et je suis donc restée sur ma faim.
Toutefois, la suite s’annonce palpitante…
Ce qui m’a tout d’abord séduite dans les romans de Mathieu Gaborit, ce sont les univers qu’il dépeint avec tant de virtuosité. Et Les nouveaux mystères d’Abyme ne fait pas exception, d’autant plus que j’avais déjà déambulé dans cette cité aux côtés de Maspalio. Honnêtement, je ne sais pas où Mathieu Gaborit puise son inspiration, mais… c’est diablement efficace ! Je n’ai jamais connu de mondes aussi éloignés des clichés de la fantasy.
Dans les quelque 244 pages de La cité exsangue, on découvre une ville où des ogresses côtoient des géants, où des Gros, autrefois vénérés pour leur paresse et leur excentricité, ont été réduits en esclavage, où l’Acier avec un grand A est devenu l’ennemi. À chaque ligne, on découvre une nouvelle particularité d’Abyme, un nouveau détail, un nouveau secret.
J’ai l’impression que mes mots ne suffiront jamais à décrire toute l’originalité de cette oeuvre. Je vais plutôt vous conter un exemple : sur l’une des places les plus importantes d’Abyme, la foule est constante. C’est pourquoi des géants sont chargés d’accompagner certains passants désireux de franchir cette cohue. Autre exemple : des oiseaux, faits d’Acier, surveillent les hauteurs de la cité pour s’assurer qu’aucun complot ne s’y trame.
En bref, si vous voyagez en Abyme, attendez-vous à des surprises à chaque coin de rue !
…c’est du génie ! Rassurez-vous, on ne verse pas pour autant dans la light fantasy, car l’ambiance est à la fois sombre et oppressante. D’ailleurs, Mathieu Gaborit accorde le plus grand sérieux à ses personnages. Dans cette nouvelle saga, ils sont nombreux, pour la plupart rencontrés fugacement, mais chacun laisse une trace indélébile. Je pense notamment au devancier, cette créature capable de voir l’avenir, qui m’a séduite dès son apparition. Son rôle promet quelques rebondissements pour la suite, en tout cas je l’espère.
Démons, Gros, lutins ou encore nains : ce ne sont pas les créatures qui manquent. Mais bien plus que de simples figurants, elles contribuent à la richesse de l’histoire.
Évidemment, je ne peux pas oublier Maspalio, notre héros, un farfadet qui a élevé l’autodérision au rang d’art. À ses côtés, se trouve Mèche, frêle jeune fille du peuple lutin qui lutte désespérément pour sa survie. Néanmoins, je ne vais pas pouvoir vous en dire plus à son sujet, vous la découvrirez par vous-même…
Si l’univers est aussi foisonnant, les personnages aussi bien construits, l’intrigue devait être à la hauteur… sans être trop fouillée, afin que le récit reste accessible. Grâce à Maspalio cependant, on se (re)familiarise peu à peu avec Abyme. Il nous narre certains souvenirs, nous offre des anecdotes, nous confie sa stupéfaction face à tant de changements.
La saga porte bien son nom, car n**ombreux sont les mystères amorcés dans ce premier opus**. A contrario, les révélations sont maigres. L’intrigue gagne certes en matière, mais conserve son côté énigmatique.
Je me devais de le dire, de le répéter : la manière dont il écrit est tout simplement unique. Loin d’être passe-partout, sa plume allie fluidité et harmonie, prose et poésie. Et, malgré cela, le texte demeure limpide. Avouez, ce n’est pas donné à tout le monde !
Le titre l’affirme, Abyme est à l’agonie. La ville n’est plus, elle a perdu son identité et ce qui faisait sa splendeur. Maspalio a néanmoins répondu à son appel et, en dépit de ses réticences, se trouve en plein coeur de son combat contre l’Acier. Mais quel est cet ennemi ? Et comment le combattre ? J’espère obtenir des réponses à ces questions dans le prochain numéro…
Créée
le 23 mai 2018
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