Très honnêtement, je me suis attaqué à la lecture de ce roman sans grande conviction. Le pitch ne m'avait qu'à moitié convaincu, et j'avais une foultitude de romans qui m'intéressaient plus que celui-ci chez moi (que ce soit pour le taf ou pour ma consommation personnelle).
Mais ma conscience professionnelle l'ayant emportée, je me suis quand même décidé à le lire (certes, après avoir lu tous les autres romans de ma p.a.l pro, mais hé ! Je l'ai quand même lu avant les bouquins "pas pro", donc ça va)
Bilan ? Et bien une bonne surprise !
Le récit s'articule autour de la découverte d'une comète qui va entrer en collision avec la Terre. Le problème, c'est que compte-tenu de la vitesse de ladite comète, le délai pour réagir est ridiculement court. Se monte alors une collaboration internationale pour tenter de mettre au point un intercepteur susceptible de détruire la comète avant l'impact.
Car UD3 (c'est son nom) est d'une taille honorable (8km de diamètre, soit à peine deux de moins que la comète ayant mis fin au règne des dinosaures), du genre à mettre fin à l'Humanité et à une bonne partie du vivant...
Rapidement, on comprend que l'histoire va s'intéresser à part égale aux péripéties de la mission internationale et aux répercussions de la découverte de cette comète au niveau mondial. Sans rentrer dans les détails (le divulgâchage, c'est mal), disons tout de même que Claire Holroyde a une vision assez nihiliste (et peut-être un peu réaliste, malheureusement) de ce que deviendrait le monde si on lui annonçait sa fin pour dans six mois.
On suit donc les tribulations de quelques personnages, en différents points du globe : un bateau en exploration dans la zone polaire arctique et la base de Kourou en Guyane française surtout.
L'urgence de la situation est rendue en début de chapitre par le biais d'un compte à rebours qui se charge de nous rappeler le temps qu'il reste avant qu'il soit trop tard. L'accent est bien mis d'ailleurs sur les conséquences psychologiques de cette catastrophe annoncée, que ce soit à cause de l'isolement pour les membres de l'expédition arctique, des conditions de travail surhumaines exigées au centre spatial de Kourou, ou en raison de la déliquescence des infrastructures urbaines, politiques ou autres dans les autres parties du monde.
Le sentiment de perte est aussi très bien mis en scène, la plupart (pour ne pas dire tous) des protagonistes se retrouvant coupé, à un moment donné, de leurs proches, sans aucun moyen de rentrer en contact avec eux.
Outre ses ressorts psychologiques, le roman aborde en filigrane la question du désastre écologique, non sans adresser son lot de piques acerbes en direction de Trump et Bolsonaro, même s'ils ne sont jamais nommé dans le roman.
L'expédition arctique est là pour ça, nous rappelant que même sans comète, l'Humanité est mal engagée avec les calottes glaciaires qui fondent. De même, la situation de l'Amazonie est omniprésente (je ne dirais pas par quel biais petits sacripants) et finalement, la comète n'apparaît que comme l'accélératrice d'une fin du monde tel que nous le connaissons déjà bien entamée.
En bref, une copie très convaincante, servie par une belle écriture et des personnages touchants, qui parle bien plus de nos soucis actuels et à venir via la crise climatique, que d'une hypothétique collision avec une comète, qui aurait le mérite "d'incarner" le danger.
Dans tous les cas, un roman que je ne regrette certainement pas d'avoir lu !