Suite éventuelle de La marche de Radetzky, on suit maintenant une nouvelle branche Trotta qui a réussi à s’extraire de sa condition de simple paysan slovène pour faire partie de la bourgeoisie viennoise vivant de ses rentes à l’aube de la première guerre mondiale. On suivra sa chute jusqu’à sa déchéance à l’avènement de l’Anschluss où il viendra dans une nuit au silence déchiré par les multiples détonations du coup d’état se ressourcer sur le sarcophage du dernier empereur François-Joseph dans la crypte des capucins.
Roman d’à peine 200 pages écrit à la première personne, le récit peut concevoir comme un écho sans fin laissé par la chute de l’empire : l’Autriche et sa capitale Vienne, n’étant que le déversoir des forces et des richesses provenant des nations multiples au sein de ses frontières, se retrouvent après-guerre privées de leur fluide irriguant les riches avenues jusqu’aux allées du Prater et déperissent inexorablement comme la famille Trotta dont le sang dépérit jusqu’à la quasi disparition de ses membres.