C’est un roman de vie que nous propose Eva Kavian en nous emmenant dans la vie de famille de Paula, adolescente de 14 ans dont la sœur ainée, Anna – à qui elle ressemble beaucoup – est aphasique à la suite d’un accident lorsqu’elles furent petites. Anna ne parle pas comme tout le monde, elle s’exprime avec des mots simples et ne comprend pas tout.
À la suite du décès de son grand-père, Paula découvrira dans son agenda les circonstances de la mort de son grand-père et devra ensuite prendre une décision difficile.


Ce choix va l’amener à découvrir la vie d’un hôpital psychiatrique et à rencontrer de nombreuses personnes, notamment celles avec qui elle partagera sa chambre deux semaines durant.
Le portrait fait de l’hôpital psychiatrique est touchant et la dureté d’un tel lieu est assez bien retranscrite.


Au fil de son séjour psychiatrique, passé dans des circonstances particulières, Paula va se retrouver et va réussir à se dégager de la figure prédominante de sa sœur ainée. C’est aussi l’occasion pour elle et sa mère d’avoir enfin une relation privilégiée.


« Je t’aime Paula. Je t’aime toi, comme tu es, je ne veux pas que tu sois Anna, je veux que tu sois toi, pleinement toi, je veux bien faire tout ce que je peux pour ça, tout ce qu’il faut, comme je le fais pour Anna, mais je crois qu’il y a une partie de ce travail qui te revient. »


Ce roman traite de la question de la recherche de soi, fort présent durant l’adolescence, et de son identité propre à trouver indépendamment des modèles de référence que l’on peut avoir.


Le style d’écriture est plutôt agréable en laissant une part à l’imagination quant aux lieux où ils se déroulent et ne se perd pas dans des descriptions interminables.


Les moments où Paula rêve sont un peu trop nombreux à mon goût et ce qui avait du charme au début devient vite fade et l’on peut avoir du mal à distinguer le réel de l’imaginaire.


Il a le mérite d’aborder la question du regard que l’on a sur le handicap et sur l’intégration des personnes porteuses de handicaps dans notre société. Certains passages où s’exprime Anna ou lorsque Paula les évoque peuvent malgré tout être redondants et le personnage d’Anna manque un peu d’aspérités.


Le sujet sensible de l’euthanasie est abordé et l’auteur prend le parti de défendre l’euthanasie par empathie. On pourrait objecter que les dérives ne sont pas loin tant l’intention derrière un tel acte est difficile à établir.


C’est un roman plutôt féminin et qui parlera sans doute moins aux enfants uniques tant la question de la référence à la sœur de Paula est omniprésente

Dawa92
6
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le 15 avr. 2019

Critique lue 195 fois

Dawa92

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