Reprenant un schéma que j'ai l'impression de voir dans la plupart de mes lectures depuis quelques temps, à savoir l'alternance de paragraphes narrant des événements se déroulant tantôt au présent, tantôt au passé, La Famille Middlestein, comme son titre le sous-entend, nous plonge dans le quotidien d'une famille éponyme. Richard et Edie, les parents sexagénaires, ne s'aiment plus depuis longtemps et, bien que Edie soit très mal en point à cause de sérieux problèmes d'obésité, Richard décide de la quitter, s'attirant les foudres de Robin, leur célibataire invétérée de fille. Benny, le fils cadet, quant à lui, voudrait bien ne pas faire un drame de la situation mais c'est sans compter sur son épouse qui a décidé d'ostraciser Richard et de sauver Edie à grands coups de régimes et d’exercices physiques.
Jami Attenberg croque avec force le quotidien d'une famille délurée, déchirée et déboussolée, mais ô combien attachante. Loin de tout manichéisme, elle a construit des personnages fouillés pour lesquels on se passionne instantanément ; tout le monde à raison, personne n'a tout à fait tort et les vicissitudes de leurs vies sont à l'image de nos existences à tous : complexes, retorses, parfois douloureuses, parfois heureuses, mais toujours exaltantes.
Pour être honnête, je n'aurais jamais lu ce roman si on ne me l'avait pas conseillé, n'en ayant jamais entendu parler bien qu'il ait été publié il y a deux ans de cela. Alors merci Romy de me l'avoir recommandé : sans toi je serais passé à côté de ce livre, ce qui aurait été dommage car, même sans être le roman de l'année, même s'il ne me laissera pas un souvenir impérissable, ce roman n'en reste pas pas moins très plaisant et très agréable à lire – j'ai passé un savoureux moment en compagnie de la truculente famille Middlestein. Par contre, le jour où l'on va manger au McDo ensemble, fais bien gaffe à tes frites ! ;-)