Une prose imagée, un style académique et des personnages plutôt lisses, voici les éléments déployés par J.-H. Rosny aîné dans "La femme disparue", roman pour le moins oublié de nos jours sans qu'on puisse vraiment en vouloir aux lecteurs. En effet, on ne retrouvera pas dans ce roman policier "gentillet" - qui semble vouloir imiter Emmanuel Bove ou encore Maurice Leblanc -, le style fulgurant de "La guerre du feu" ou la fatalité émouvante de "La mort de la terre", les deux romans les plus réputés de l'auteur.
Une femme fortunée, Francisca, est enlevée alors qu'elle est conduite par son chauffeur à travers une forêt proche de sa demeure. Très vite, elle comprend que ses agresseurs en veulent moins à ses bijoux qu'à sa vie. Elle fuit alors à travers les fourrés et disparaît mystérieusement. Pour ses proches, c'est la peur et l'inquiétude. Les compétences d'un juge, d'un inspecteur et d'un détective sont mobilisées pour faire la lumière sur ce drame.
Avec "La femme disparue", on est hélas bien loin d'un suspense à la Sherlock Holmes et c'est plutôt l'ennui qui domine la lecture. Toutefois, et sans vouloir trop en dire, j'ai apprécié le dénouement et le rôle joué par les personnages féminins, mis à l'honneur, ce qui, pour l'époque, n'allait pas de soi.