Sortir un premier roman pendant la rentrée littéraire est un pari risqué pour un éditeur, le livre risquant de se retrouver noyé au milieu des centaines d'ouvrages d'auteurs confirmés et reconnus. Les éditions Belfond ont pourtant décidé de prendre ce risque avec Astrid Manfredi et d'envoyer La petite barbare dans l’arène se confronter aux poids-lourds que sont Amélie Nothomb, Delphine de Vigan, Christine Angot, Jean d'Ormesson, Jim Harrison, Nick Hornby et bien d'autres. Il faut avouer que le pari s'avère gagnant tant ce premier ouvrage est plébiscité et acclamé par la critique.
Il faut dire que l'histoire détonante de la « Petite Barbare » prend aux tripes ! L'histoire de cette gamine paumée d'une cité anonyme, sans repères parentaux, au physique avantageux dont elle use pour obtenir ce qu'elle veut des garçons, qui vivote de petites combines avec son gang ne souffre d'aucun temps mort et happe le lecteur, l’entraînant avec elle dans le tourbillon de sa vie sans illusions ; l'entraînant avec elle entre les quatre murs d'une prison où elle croupit suite à une combine qui a mal tournée et d'où elle raconte son histoire.
Avec une plume trash proche de celle de Virginie Despentes, en plus poétique cependant, Astrid Manfredi nous livre un premier roman brut de décoffrage, qui frappe en pleine figure tel l'uppercut d'un Mike Tyson des grands jours. Un premier roman court – 160 pages – qui se lit d'une traite, mais d'une qualité inversement proportionnelle à sa longueur. Gageons que l'auteure ne restera pas une jeune inconnue très longtemps, tant son avenir s'annonce brillant.