J'ai eu un peu de mal à me replonger dedans car je m'étais prise d'affection pour certains des personnages du premier tome et tout à coup je me retrouve avec des personnages totalement inconnus. On voit qu'on reste dans le même genre d'époque mais cela paraît plus civilisé, il y a du commerce maritime, le langage semble moins hargneux, ils ne connaissent ni la guerre ni la violence outre mesure, aucune notion de conquête, pas d'allégeance à Dieu qui soit démesurée (tout du moins qui ne paraisse pas autant incongrue qu'à Mijak), une nouvelle carte, bref tout ça tout ça... On se retrouve directement plongé dans un autre bain et, Ô grand délice, Zandakar fait sa réapparition.
Je l'avais déjà apprécié dans le premier tome tout en pensant qu'il ne ferait un bref passage dans cette histoire (qu'il serait tué par sa mère ou son demi-frère par exemple), j'ai pas trop apprécié que sa relation avec la femme dont il s'est épris (Lilit) soit si peu développée, que tout s'enchaîne si vite jusque sa mort ; mais là je comprends, on lui réserve un rôle bien plus important encore ! Je pense que le fait qu'il soit mon préféré transparait. Cette joie fut limitée étant donné qu'il se retrouve lui aussi dans cette contrée lointaine ou personne ne connaît sa langue, du coup il ne parle pas souvent mais quelque part ce mutisme forcé le rend encore plus attachant.
Bref, j'ai encore adoré même si je ne suis pas autant attachée aux nouveaux personnages (ou ça vient plus lentement). Je suis un peu déçue parce qu'au final les 200 premières pages ne sont que le résumé qu'on trouve au dos. Quand on prend du recul on se rend compte que ça avance lentement, pourtant on ne ressent pas de détails inutiles qui plombent, chaque "scène" a son importance et ça aide peut-être le récit à être encore plus crédible et nous plonger dedans.
Au final, l'histoire prend véritablement un tournant lorsqu'on apprend que Mijak (région d'où vient Zandakar) dessert une entité qu'on pourrait qualifier de Diable. Etant donné la violence du premier tome (les guerres, les sacrifices qui s'élargissent à des humains, faire Fulie coucher avec un peu tout le monde pour accomplir son destin, l'absence de pitié, etc...), ça pourrait sembler comme étant l'évidence mais j'arrivais pas (perso) à réellement le considérer de cette manière et donc ça m'a un peu choquée et relancer l'intérêt de ce qui allait suivre. Aider Rhian a obtenir la couronne n'était en fin de compte qu'une parenthèse nécessaire pour arriver à la grande bataille entre le bien et le mal (grossièrement dépeint), Ethrie et Mijak. Quand Fulie va retrouver son fils exilé qu'elle veut "reconquérir" mais qui va désormais se trouver dans le camps adverse... J'ai hâte et en même temps ça me fait peur. Vortka qui pensait être émissaire du Dieu se retrouve émissaire de Satan, j'ai peur que son personnage en paye le prix alors qu'il est bon et que je l'appréciais tout autant.
Hâte de lire la suite !