Le mot qui me vient à l'esprit pour qualifier ce livre, c'est "déstructuré". C'est une œuvre multiforme, qui hésite entre la pièce de théâtre (Elle a d'ailleurs été jouée en 2018 à Taipei) le poème, l'enquête policière.
Un cadavre d'enfant a été rejeté par la rivière le 21 juin 1985, à Taipei. L'assassin n'a jamais été retrouvé, mais peu importe, ce n'est pas le propos du livre. L'histoire est racontée tour à tour par les différents protagonistes : les quatre enfants, désignés par des numéros, la petite inconnue de la rivière, l'homme au sac plastique, l'enquêteur, la femme à la pastèque, et la rivière elle-même. Les personnages sont à peine esquissés (Les enfants par exemple, sont désignés par des numéros), et par moment, le texte est scandé par des phrases, des idées, qui reviennent régulièrement. Ces deux éléments rapprochent le texte d'un récit mythologique, un peu comme si le monde, du fait de la non résolution du crime, allait se régénérer. Une cosmogonie.
Un texte très original, bref, qui mérite d'être lu.