La narratrice (qui n'a pas de nom) a beaucoup de chance : une maison agréable, deux beaux enfants, un mari que tout le monde lui envie et dont elle est toujours follement amoureuse. Un peu trop même. "Mon mari" par-ci, "mon mari" par-là, elle se gargarise de ce mot, comme si elle n'avait d'existence que par lui. Car elle est d'une classe sociale inférieure et tremble de commettre une faute de goût. Elle surveille, note, classe, établit des règles. Les jours, pour elle, ont une couleur : bleu pour le lundi, noir pour le mardi, etc. Elle possède divers carnets dans lesquels elle met en fiches son quotidien.
Du lundi au dimanche, le lecteur pénètre dans la vie bien rangée de ce couple pas si modèle que cela : on se rend compte très vite que quelque chose ne va pas chez la narratrice. Le mari n'est jamais désigné par son prénom mais toujours par les mots "Mon mari", comme s'il se limitait au statut social qu'il confère à son épouse. Tout doit être parfait pour lui, elle se prépare à l'accueillir le soir, ne laisse rien au hasard, (lumière, posture, ...) au point de négliger son rôle de mère.
Un roman intéressant qui, malgré quelques petites longueurs de temps en temps reste très honorable (C'est un premier roman) et brille par sa fin, inattendue et très bien trouvée.