Jenny et Sils sont deux jeunes sexagénaires alsaciens. Irrémédiablement fauchés. Ruinés. Chassés de leur librairie, ils doivent se replier au cœur de la montagne vosgienne, dans une maison rustique, sans confort et pas mal délabrée ; mais qui a l’immense avantage de leur appartenir. C’est dans ce cadre austère fait de pessières enneigées, de toit nanti d’un trou béant, et de cerfs comme voisins que ces deux tourtereaux qui font chambre à part depuis des lustres vont tenter de se reconstruire. Monsieur n’est pas très enthousiaste. Mais aucune autre alternative ne s’offrant à lui, il s’est fait une raison. Madame est davantage tentée : cet emménagement étant l’occasion de repartir de zéro. Et de se remémorer de bons souvenirs vieux de quarante ans et liés à ce lieu isolé de tout.
On reconstruit le toit, on débroussaille le terrain abandonné depuis longtemps, on s’installe, on se rappelle ses jeunes années. On observe les cerfs qui envahissent la clairière une fois la nuit tombée. On retourne à la civilisation de façon périodique pour le ravitaillement. Et on cherche un mystérieux pigment bleu utilisé (si j’ai bien tout compris) par le peintre Matthias Grünewald pour le retable d’Issenheim. Retable brûlé en 2011 avec le musée d’Unterlinden dans lequel il était exposé (catastrophe dont je n’ai d’ailleurs trouvé aucune trace dans l’Histoire de lieu et qui semble avoir été montée de toute pièce par l’auteur).
Avec ce bleu, Claudie Hunzinger part dans des considérations poétiques et philosophiques élevées qui m’ont totalement échappées. Je suis trop terre à terre : j’avoue être passé entièrement à côté de ce volet (important) du livre. Si bien que j’ai fini par me perdre totalement. A ne plus rien saisir du propos poétique de l’auteur. A ne plus rien comprendre du tout en dehors de l’apparition quasi magique des cervidés sous les fenêtres de Jenny. Ce qui ne m’a pas suffit à raccrocher le dernier wagon qui déjà s’éloignait inexorablement en me laissant sur le bord de la voie (métaphore de la voie ferrée d’un usager lisant dans le train). Bref ! On commence à lire en travers, ce qui aggrave encore l’incompréhension. Et moins on comprend, plus on lit vite en ayant hâte d’en finir. Cercle vicieux qui m’a happé et englouti pour me contraindre à abandonner ma lecture à 70 pages à peine de la fin. J’étais complètement perdu et n’avais plus la moindre idée de ce dont pouvait bien parler l’auteur.
Un loupé !
BibliOrnitho
3
Écrit par

Créée

le 31 déc. 2012

Critique lue 205 fois

1 j'aime

BibliOrnitho

Écrit par

Critique lue 205 fois

1

D'autres avis sur La Survivance

La Survivance
BibliOrnitho
3

Critique de La Survivance par BibliOrnitho

Jenny et Sils sont deux jeunes sexagénaires alsaciens. Irrémédiablement fauchés. Ruinés. Chassés de leur librairie, ils doivent se replier au cœur de la montagne vosgienne, dans une maison rustique,...

le 31 déc. 2012

1 j'aime

La Survivance
LioDeBerjeucue
8

Critique de La Survivance par LioDeBerjeucue

C'est difficile d'être objective parce que j'ai rencontré l'auteur Claudie/Jenny dans son perchoir montagnard, ainsi que Nils/Sils son bienveillant compagnon (manouche dans le livre, délicieusement...

le 20 sept. 2015

Du même critique

Le Petit Prince
BibliOrnitho
10

Critique de Le Petit Prince par BibliOrnitho

A cause de la vanité d’une fleur maladroite qui ne sut déclarer son amour et parce qu’il a découvert que l’amour pouvait avoir des épines, le Petit-Prince quitta sa minuscule planète (pas plus grande...

le 5 nov. 2013

49 j'aime

2

Le Voyage de Chihiro
BibliOrnitho
10

Critique de Le Voyage de Chihiro par BibliOrnitho

Une enfant est affalée sur la banquette arrière d'une voiture, des bagages en tout sens : la famille de Chihiro déménage et arrive dans son nouveau quartier. Mais papa tourne un tout petit peu trop...

le 28 janv. 2014

48 j'aime

3

Kafka sur le rivage
BibliOrnitho
10

Critique de Kafka sur le rivage par BibliOrnitho

Un chef-d'œuvre qu'il me paraît impossible à résumer. Un récit dense, surréaliste où deux mondes s'entremêlent étroitement. Le jeune Kafka Tamura (le nom est authentique, mais il s'agit d'un prénom...

le 20 juin 2012

42 j'aime

8