Je vais être sévère après la lecture de ce livre, étant un grand fan de la trilogie originale écrite par Ludlum.

Il est difficile de résumer le personnage de Jason Bourne en quelques lignes, mais ce que j'en avais retenu le plus des trois livres, c'était le fait que le personnage amnésique devenait schizophrène, avec une alternance entre ses trois personnalités : David Webb / Delta / Jason Bourne, avec chacune leurs forces et faiblesses.
Il faut aussi revenir au fait que Bourne est né en 1945, et donc qu'il a déjà 30 ans à la fin de la Guerre du Viêt Nam en avril 1975.
La Mémoire dans la Peau se passe entre fin 70 et tout début 80. La Mort dans la Peau se passe durant les négociations entre la Chine et le Royaume-Uni pour la question de Hong Kong (donc avant décembre 1984) tandis que le dernier (La Vengeance dans la Peau) se passe au début des années 1990. A la fin de celui-ci, Bourne a déjà plus de 45 ans et Ludlum le fait bien sentir (on sent Bourne/Webb fatigué, de même que son ennemi juré Carlos).
On notera aussi l'importance des personnages secondaires, notamment de sa famille (Marie, ses enfants, son beau-frère) et de ses amis (Conklin et Panov).

Alors pour faire simple, ce roman de Van Lustbader :
1°) zappe complètement la psychologie de Webb / Bourne (et n'évoque même pas Delta). Van Lustbader suggère que les deux personnalités principales se mettent à fusionner, le personnage ne devenant plus que Jason Bourne (où est passé l'ex-diplomate et professeur de langues orientales David Webb ?).
2°) au niveau temporel, c'est du grand nawak ! Il faut rappeler que Bourne approche quand même de la soixantaine. Ouaip, sauf qu'il se bat et endure comme s'il en avait 30 ... De plus, le bouquin fait référence à des évènement passés avant qu'il ne perde la mémoire, donc plus de 20 ans auparavant. Sauf que ça ne colle pas avec le personnage de Soraya et le reste de l'intrigue (on a l'impression que moins de 5 ans se sont passés).
3°) Van Lustbader ayant liquidé Conklin et Panov dans le tome précédant, il continue son hécatombe ... Cette fois, c'est Marie (celle sans qui Bourne serait mort ou aurait sombré dans la folie) qui y passe. Elle n'est évoqué qu'assez brièvement alors que c'est quand même le 2° personnage le plus important de la trilogie. Jamie et Alison sont à peine évoqués et Bourne ne s'y intéresse à aucun moment, alors qu'il y attache une grande importance dans la Vengeance dans la Peau.
Et on a Soraya qui sort on sait pas trop d'où, et Lindros est le super grand pote de Bourne (il était introduit dans le tome précédent, mais on a l'impression de voir des amis de 20 ans, alors qu'ils se connaissent depuis à peine 3 ans).
4°) au niveau géographique, Bourne (enfin, plutôt Delta) son environnement, c'est la jungle ! Là, il nous l'envoie en Éthiopie (dont la description est à se plier de rire, cf. les passages avec des forêts de conifères et de la neige) ou au Pakistan. Comme d'hab, dans tous ces environnements, Bourne est trop fort. Risible ...
5°) on nous sort un grand méchant trop fort qui justement sort d'on ne sait pas trop où ... Comme par hasard, il veut tuer Bourne (la CIA aussi au passage ...). L'intrigue de l'histoire est assez bâclée (le grand méchant aime pas les USA, il a une bombe atomique, Bourne va s'occuper de lui).

Enfin bon, pour conclure ce livre, c'est tout sauf un livre avec Jason Bourne.
Il aurait eu un 6 sans cela (parce que sans ça, le livre se laisse lire, le genre de romans pour la plage en été).
Je ne compte finalement pas lire les prochains livres de Van Lustbader, ce type est un arnaqueur, et plutôt me refaire les vrai Bourne, ceux de Ludlum.
DocCrabman
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le 30 sept. 2011

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DocCrabman

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