La face cachée de dieu

Dans cette ouvrage, JC Guillebaud aborde le désarroi de la civilisation occidentale et une critique de la modernité qu'il perçoit comme vide de sens au lendemain de l'effondrement des idéologies qui laisserait la place à un capitalisme financier triomphant sensé incarner le monde contemporain. Le regret, comme pour beaucoup d'ouvrages de journalistes, c'est qu'il exprime davantage un ensemble de pensées emprunter à droite et à gauche plutôt qu'une véritable pensée originale. Au final, il s'agit d'une dénonciation en règle du matérialisme, de l'athéisme même si l'auteur tente d'adoucir ses propos religieux en les teintant de modération, du capitalisme financier et de la médiacratie.
Alors ? Et bien par certains côtés, sa critique fait mouche, notamment celle des médias et on ne peut lui ôter de la lucidité voire de l'intuition sur des sujets comme le fanatisme religieux à venir, la justice médiatique qui se substitue à la justice tout court... Mais, et c'est la limite, il se repose essentiellement sur la croyance et la transcendance pour réenchanter notre civilisation alors même que nous avons tout fait pour en sortir tant cette transcendance n'apportait pas de solution sur le plan du réel. Bref, un catholique vaguement de gauche qui pourrait trouver sa voie dans le macronisme ambiant sans y succomber. À lire car le livre à plus de 20 ans et cela permet de faire le point sur sa cohérence. Et je dois avouer qu'il n'en manque pas