J’avais lu ce roman il y a déjà une dizaine d’années, et autant j’étais déjà calée en littérature arthurienne, autant la plupart des clichés de fantasy m’étaient inconnus…
C’est du coup un mélange assez étrange, une sorte d’explication de notre monde qui se trouve en transition, quelques années avant que naisse Arthur, passant d’un monde païen et féerique à un monde chrétien, sans magie. C’est donc assez amusant, parce qu’on se retrouve en Terre du Milieu (le terme est cité), avec un décors et des peuples à la World of Warcraft, qui convergent dans une grande guerre qui donnera naissance à tous les mythes de la cour arthurienne, tandis que les hommes tentent de christianiser leur monde et d’effacer les autres peuples, les faisant devenir simples légendes.
Plus concrètement, le grand conseil se réunit : un elfe gris a tué le roi nain, et volé plusieurs artefacts, dont le talisman nain, une épée magique nommée Excalibur dans la langue des hommes. Chaque peuple a hérité d’un artefact magique lors de leur création, mais seuls les elfes croient encore en leurs pouvoirs, pourtant la perte de cet objet signe la déchéance du peuple nain.
Le conseil envoie donc des représentants des trois peuples : les nains à qui l’outrage est fait, les elfes pour comprendre la réaction de l’un des leurs et éviter la guerre et les hommes, simples juges. Pourtant, le roi des hommes Pellehun et son sénéchal, Gorlois, ont manigancé cet attentat pour déclencher la guerre. Les envoyés continuent donc leur quête pour la paix, cherchant l’elfe Gael, surmontant de nombreuses épreuves. Dans cette épopée, Lliane, la reine des hauts elfes se rapprochent petit à petit d’Uter, le chevalier humain.
Avec eux naîtra une partie des légendes arthuriennes.
J’avais adoré ce roman à ma première lecture, et cette fois, si j’ai eu du mal à entrer dans le récit dans les 1eres pages, je n’ai plus pu m’empêcher de lire par la suite ! La plume est fluide et l’histoire prenante, que ce soit la quête désespérée des personnages, dont la plupart sont attachants (d’autant plus qu’ils ont plusieurs facettes, tour à tour attendrissants, amusants ou effrayants), ou l’histoire / Histoire qui avance à grands pas, à coups de guerres, intrigues, trahisons et christianisation. Ce que j’aime particulièrement c’est la manière dont on voit les différents peuples, dont la plupart disparaissent peu à peu. Ainsi les elfes sont tour à tour d’élégantes créatures, parfois puissantes ou frêles, mais on les voit aussi sous les traits des fées qui charment les hommes ou des vampires, blafards qui se nourrissent de la vie des autres.
Ainsi que les titres l’indiquent : du crépuscule des elfes à l’heure des elfes, , on glisse peu à peu de la légende au conte arthurien, le fantastique s’amenuise pour disparaitre. Je recommande donc ce livre à tous ceux qui sont passionnés des légendes, de la fantasy. Allez-y sans a priori, les clichés sont vites détournés et ça se lit tout seul !!
La Nuit des Elfes
Lliane est enceinte d’Uter, mais elle prend peur de l’amour, de l’attachement humain inconnu des elfes et retourne auprès des siens. Elle met alors au monde une petite fille, Morgane, mi-elfe, mi-humaine, comme Merlin le seul qui soit comme elle, des êtres qui n’appartiennent à aucun des deux mondes et qui mettent tout le monde mal à l’aise. Llandon, le mari de Lliane, ne le supporte pas et décide de partir en guerre contre les humains. Les hommes, menés par Gorlois, ont défait les nains sous la montagne, et désormais deviennent la proie des elfes. Gorlois tente de se faire passer pour le vrai roi et épouse Ygraine de force.
Uter après avoir été fait prisonnier des nains, devient leur porte-parole, trouve Merlin qui le guide jusqu’à Lliane et sa fille. Lliane use de son pouvoir pour se lier à Uter, lui transmettant une part de son pouvoir et de ses facultés, l’aidant à devenir le roi des trois peuples dans sa guerre contre Gorlois.
C’est la partie de ce deuxième tome que j’ai le moins compris, il devient un avec Lliane, puis elle se retrouve à ses côtés, elle devient masculin, elle meurt, mais est toujours vivante ailleurs… je n’ai pas tout suivi, sur ce coup-là !
En conclusion, ce tome est nettement moins entraînant au niveau de l’intrigue (il y a beaucoup d’allers-retours entre les personnages, un mariage et un tournoi qui prend la plupart du tome), mais en revanche, c’est toujours autant passionnant au niveau de l’écriture, pour dire je l’ai lu encore plus vite que le précédent !
L’Heure des Elfes
La guerre est déclarée entre les peuples. Ni les elfes, ni les nains n’ont plus confiance dans les hommes depuis qu’Uter a gardé leur talisman et épousé la reine Ygraine. Les monstres ont levé une armée et sont plus forts que jamais. Il ne reste plus qu’une dernière solution : réunir les peuples en colère, décimer et vaincre les monstres de la seule manière qui sera définitive, leur voler leur talisman. Mais pour Lliane, Uter, Ulfin, Ygraine, Merlin, Morgane, le tout jeune Arthur, Bran etc… la route est pleine d’embûches.
Ce dernier tome marque la fin d’une époque, les peuples ne finissent par faire plus qu’un, de part la perte de leurs talismans ou leur volonté de s’entre-détruire, et le règne d’Arthur se prépare. Je sais que Fetjaine a écrit une préquelle à cette trilogie, centrée sur la reine Lliane, mais je ne sais si le nouveau roman sorti dernièrement, Guenière, est la suite directe de cette histoire. J’aimerais bien en tout cas, car j’adore ce mélange des styles, cette part de fantasy, de traditions arthuriennes, les symboles du Graal… A découvrir si vous ne connaissez pas !