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Sur La Vie sur Terre de Baudouin de Bodinat puis La Société du Spectacle de Guy Debord
Je tiens à mettre en garde certains lecteurs qui pourraient trouver dans le livre La Vie sur Terre une justification à leur mal-être. C’est en tout amitié que je souhaiterais leur signifier que l’auteur de ce livre mêle à des constats des éléments faux qu’il essaie généralement malhonnêtement de faire passer pour vrais par effets d’accumulation.
Voici un auteur qui regrette que les gens écoutent de la musique créée par autrui plutôt que leur propre musique, qui raille les végétariens sous prétexte qu’il sait (?) que sera découvert dans le futur que les végétaux éprouvent de la souffrance, et qui surtout, pour le dire avec force, veut contaminer d’éventuels lecteurs à sa vision du monde.
Par exemple, concernant le nucléaire civil, ce-dernier mélangera tout et n’importe quoi afin que, par processus accumulatif, la longue accumulation en vrac de termes négatifs, non reliés par ce qu’on appelle en logique des conjonctions de coordinations - qui permettent justement de former des liens logiques; mais l’auteur ne s’embarrasse pas de liens logiques -, apparaisse peser « plus lourd » que les quelques avantages, qui sont balayés d’un revers de la main. Avec ce procédé, n’importe quel adversaire se retrouve aisément perdant…
Bernard Charbonneau avait clairement identifié qu’il n’était nullement surprenant que le sentiment de nature augmente à mesure que la nature est détruite. De même la pratique qu’il nommait « jouer à l’indien ». Régis Debray analysait quant à lui il y a déjà trois décennies les phénomènes liés aux passage de ce qu'il appelait la « graphosphère » à la « vidéosphère ». Nul besoin d’effets kafkaïens mélangeant le vrai et le faux pour circonscrire ces phénomènes.
Il est regrettable qu’à ce genre d’auteurs mesurés tentant de présenter avec justesse un raisonnement se voient préférés des auteurs tels que celui de La Vie sur Terre, créant par leur inconsistance et peut-être bien même par leur méchanceté préméditée, non pas des raisonnements mais des pièges sémantiques. Cela s’inscrit dans le même registre que les textes de Guy Debord : un flou sémantique total et une absence délibérée de raisonnement logique (autrement leurs raisonnements se feraient démonter) sont mis au service de la description des maux contemporains. Le résultat ne peut qu’être un nid à dépression pour l’éventuel lecteur manquant de recul sur ce qu’il lit et croyant mieux comprendre son époque. « Le monde s’est éloigné dans une représentation… » Ah bon ? Stonehenge et les tombeaux des pharaons, ça ce n’était pas de la représentation ?
Ah mais c’est bien sûr. Il n’a pas défini précisément le mot, ni plus que celui de « spectacle » qu’il utilise constamment. Ainsi, dès qu’est démonté un pan de cette pensée délétère, le mot est redéfini afin d’invalider l’argument qui lui a été porté. Et ainsi de suite.
Ces auteurs-ci me semblent faire preuve de la bassesse dont ils accablent le monde. Lecteurs, prenez garde à ces pièges.
Créée
le 1 sept. 2021
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