Longue nouvelle ou court roman, "La belle Nelly" n'a dû un peu de mon intérêt que parce que le nom de son auteur commence par un Y et me permet ainsi d'achever mon challenge ABC 2018 - 2019. Faute avouée est à moitié pardonnée, je peux donc désormais vous dire le peu de divertissement que j'ai pris à sa lecture.
Très convenu, le récit s'articule autour de l'amitié de deux dandys, l'un parisien, l'autre britannique. Cette relation improbable pour le XIXème siècle est prétexte pour Charles Yriarte, auteur oublié aujourd'hui, de développer les différences manifestes entre le savoir-vivre continental et les convenances insulaires qui en prennent d'ailleurs pour leur grade. Aux coups de griffe de l'auteur sur la peau de la perfide Albion s'ajoutent quelques considérations sur le sang de limace qui coulerait dans les veines de ses habitants. Mais l'amitié entre les deux jeunes gens tournera court malheureusement, l'un d'eux étant emporté par les fièvres paludiques. Pour celui qui reste, il devient essentiel de témoigner à la famille du défunt ses regrets et ses condoléances. Hop, direction, l'île de Wight, à la rencontre d'un père, d'une mère et d'une soeur, Nelly, éplorés...
Pas grand chose à retenir de ce récit, l'écriture est académique et belle mais l'ensemble ressemble davantage à la trame d'un roman non développé qu'à une nouvelle répondant aux codes du genre. Le tout a dû émouvoir quelques belles en leur temps, dans les pages d'une gazette à feuilletons, de quoi varier les plaisirs de la broderie et du tea time.