Beaucoup de gens connaissent Edward Bunker car c'est l'une des gueules des gars se réunissant dans le café au début de Reservoir dogs (il a fait aussi d'autres brèves apparitions dans divers films), mais c'est avant tout un ancien loubard qui a passé une partie de sa vie en prison et à travers La Bête contre les murs, il raconte son expérience dans la terrible prison de San Quentin.
Le personnage est un jeunot de la classe moyenne qui n'a pas trouvé mieux que de vendre de la came or il a fait l'erreur d'être chopé et donc il est envoyé en taule, un joli et jeune blondinet en taule c'est l'équivalent de Marylin Monroe dans la vie de tous les jours. Il va vite comprendre que la taule c'est la jungle et que la prison est un univers de violence rempli d'êtres quasi primitifs mais grâce à son intelligence et surtout à l'amitié qui va le lier à Earl (que l'on pourrait qualifier de prisonnier professionnel) qui connaît toutes les astuces pour vivre en prison son séjour à l'ombre va plus ou moins se transformer en leçon de vie.
Edward Bunker écrit un livre cru et brut, pas de gnangnans ici, ça va droit à l'essentiel, c'est facile à lire mais il parvient à rendre avec justesse le climat de l'univers carcéral, ce que j'aime bien c'est que ce roman vous prend par les tripes (d'ailleurs il devrait être lu d'office par les jeunes délinquants qui peut-être renonceront à leurs méfaits face à la description terrible de la prison), ce n'est pas dénué d'émotion notamment le final qui est assez émouvant.
L'acteur Steve Buscemi a réalisé l'adaptation du roman d'Edward Bunker, le romancier a regretté l'absence dans le film de la tension raciale existant en prison, j'ai vu Animal factory quelques années auparavant et c'est un film beaucoup moins marquant que le roman.