Un grand roman documenté, pas l'inverse.
A cause du sous-titre - Le grand roman de la CIA - quand j'ai attaqué La compagnie je m'attendais à lire un documentaire romancé sur la CIA. Ce fut exactement l'inverse, un magnifique roman documenté sur la CIA.
L'histoire débute avec la fondation de la CIA dans les années 50 et le recrutement de 3 amis étudiants.
Le roman nous raconte ensuite la guerre froide via les missions qu’ils accomplissent et l'ascension de ces 3 hommes dans la hiérarchie de La compagnie. Ils sont opposés à un génie de l’espionnage soviétique qui monte des plans très sophistiqués pour manipuler, souvent avec succès, ces adversaires.
La compagnie c’est l’occasion de revisiter les plus grands épisodes de la guerre froide de l’intérieure grâce un travail de documentation impressionnant. On découvre avec passion les coulisses de l’histoire, les plans avec 8 niveaux d’interprétation, la vie d’agent infiltré…. Mais la grande qualité du roman c’est de ne pas se laisser dépasser par toute cette documentation. Celle-ci est au service de l’histoire et des personnages et pas l’inverse.
Car La Compagnie c’est d’abord avant tout un roman immense, passionnant.
La narration y’est impeccable, sophistiquée mais toujours limpide, mélangeant les lieux et les époques sans jamais perdre le lecteur. Les dialogues sont également très bon. Mention spéciale à lla reconstitution des moments historiques. Difficile d’oublier l’insurrection de Hongrie en 56 ou le débarquement de la baie des cochons quand on vit véritablement les évènements de l’intérieur, poursuivi par les soviétiques dans les rues de Budapest ou abandonné sur une plage cubaine. Le style très propre et claire colle parfaitement au propos.
Bref au niveau de l’écriture c’est en tout point excellent, la lecture est passionnante et il est difficile de lâcher le roman tant mieux car il est fort épais.
Une de mes lectures fortes de l’année que je recommande à tous.