Henri de Régnier... encore un de ces auteurs plus ou moins oubliés du XIXème siècle. "La double maîtresse" est pourtant son roman le plus connu. Toute l'action se déroule dans un XVIIIème siècle galant et libertin, ce qui lui confère son plus grand charme et son meilleur atout.
Nicolas de Galandot est issu d'une noble famille campagnarde. Après une enfance étouffée par une mère aussi prude que prudente, il se trouve livré à lui-même et à une vie plutôt médiocre, en quête d'un amour jamais atteint. Le récit s'attache à ses pas en France dans la première partie et en Italie dans la troisième, la seconde étant consacrée à une parenthèse amoureuse d'un autre personnage.
Ce que je retiens de ma lecture, c'est l'atmosphère libertine et parfois très osée pour l'époque qui imprègne le récit. L'écriture académique de Henri de Régnier s'apprécie pour ses belles tournures et son riche lexique mais aucun des personnages n'est attachant. C'est l'esthétisme des décors et le témoignage rendu aux moeurs légères du temps qui lui donnent tout son sel.
Robes à paniers brodées,
Perruques poudrées,
Serviteurs en livrée,
Escarpolettes balancées,
Catogans bien noués,
Bergères enrubannées,
en cuisse-de-nymphe-émue teintées,
Que n'avez-vous perduré !