Violaine Guéritault est psychologue. Alors qu'elle travaillait sur le burn-out professionnel, elle s'est rendu compte que le schéma du burn-out, ses causes et ses conséquences pouvaient tout à fait s'appliquer au quotidien des mères, qu'elle requalifie pour la peine de "métier de mère". La démonstration est assez édifiante, et l'auteur (elle même mère de deux enfants) montre bien à quel point le quotidien d'une mère de famille est fait de nombreux stress répétés qui à la longue épuisent l'individu moralement et physiquement.
Le gros intérêt de l'affaire, c'est bien sûr la déculpabilisation. Violaine Guéritault montre que lorsqu'une mère craque, c'est avant tout le fait de facteurs environnementaux, et pas d'un psychisme défaillant. Pour elle, la dépression que l'on va souvent diagnostiquer et soigner dans ces cas là n'est pas la cause du problème mais la conséquence de pressions répétées. Ce livre a donc le mérité de remettre les choses à leur place, et de montrer qu'être mère, c'est stressant (que l'on travaille à l'extérieur ou que l'on soit mère au foyer), et que celles qui craquent ne sont pas de petites choses fragiles qui se noient dans un verre d'eau.

Maintenant, ce livre n'est pas exempt de défauts. Je n'ai pas été convaincue par les solutions proposées (faire du sport, prendre du temps pour soi,...), qui si elles sont bonnes en soi, ne sont jamais faciles à mettre en œuvre quand on est déjà débordée. Et puis il y a toujours le problème du père. L'auteur s'en explique d'ailleurs : il est vrai que 80 % des tâches ménagères incombent encore aux femmes, et que ce sont elles qui sont au premier plan en ce qui concerne l'éducation des enfants. N'empêche qu'écrire un livre qui ne s'adresse qu'aux mères, en mentionnant que leur vécu émotionnel sera toujours plus fort que celui du père, je me dis que cela ne va pas forcément dans le bon sens pour faire bouger les choses. En même temps, je sais que je vis dans un monde de bisounours (chez moi, le partage des tâches 50/50 est une réalité) qui ne me permet pas forcément d'avoir conscience de l'ampleur du problème.

Malgré ces quelques défauts, ça reste à lire, même quand on n'est pas à deux doigts du burn-out, juste pour se convaincre que bah non en fait, on est vraiment pas la seule à être larguée/dépassée/débordée, voire même qu'on a de bonnes raisons de l'être. Rien que ça, ça fait du bien !
CathyB
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le 14 avr. 2011

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CathyB

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