Un vol de sac à main laisse une jeune femme sonnée dans un hôtel tandis qu’un libraire retrouve l’objet sur une poubelle.Le point de départ de l’histoire d’Antoine Laurain ouvre le champ des possibles des destins de Laure et Laurent.Tout ce que brode l’écrivain autour d’un faits divers banal emmene le lecteur sur des tonalités dramatiques,drôles ou encore policières.Condensé sur deux cents pages,nous aimons découvrir les intentions de Laurent pour retrouver Laure,les situations auxquelles il est confronté pour rendre ce sac mauve dont le contenu l’interpelle déjà.En délaissant ponctuellement son lieu de travail,le libraire du Cahier rouge enquête sur la propriétaire du sac mais va aussi regarder sa propre existence d’un autre œil.C’est la magie du conte où le bienfaiteur va à la rencontre de ses désirs tout en considérant ce que la vie lui a déjà offert (deux compagnes,une fille).J’ai bien aimé le changement de narrateur (Laurain laissant parler Laurent ou Laure tour à tour pour mieux les faire découvrir au lecteur),le rapport des personnages face à leurs proches (Chloé et William surtout).C’est une lecture qui fait du bien,nous exhortant à trouver de la beauté dans la vie et surtout à bien saisir les choses et les autres.Pris dans l’histoire,vous tournez vite les pages par curiosité mais aussi pour l’envie que la fin soit heureuse.Vous sentez qu’elle l’est mais comment? Tout l’art de Laurain dans la femme au carnet rouge est de ne pas trop donner tout de suite,trop vite.En quittant le livre,vous voilà heureux d’avoir passé de bons moments et de rester sur ceux qui vous ont le plus touché.Alors si vous voulez un conseil,faites passer cette histoire belle et délicate à quelqu’un qui n’a pas trop le moral.Cela lui réchauffera le cœur à coup sûr !