D'un côté : ENFIN un ouvrage qui parle de ce qui se passe pour ces personnalités échouées au croisement du sexisme et de la douance. Pour les femmes à haut potentiel, il y a l'injonction plus tenace que la mélasse "sois belle et tais toi et surtout sois belle", et leurs idées qui fleurissent sans s'arrêter, sur de nouvelles branches qui ne s'arrêtent pas de faire des rameaux. On trouve dans cet ouvrage des conseils pour dépasser cette dépendance aux autres, qui nous valident, nous, les anormales qui sortent du cadre "sois belle et tais-toi". Des exemples de femmes surdouées qui gèrent vie amoureuse, enfants, travail, ambitions, difficultés amicales, grandes ambitions, profond besoin d'être raccord avec ses valeurs. De femmes qui réinventent leur féminité, développent leurs passions et vivent leur meilleure vie.
D'un autre coté: l'écriture est franchement pauvre. Quelques punchlines qui teasent et vous laissent sur votre faim. Une impression de coaching en développement personnel un poil irritante; quelques références intéressantes peu développées. Une ambiguïté dans le propos féministe : l'ouvrage est définitivement féministe. Mais ce titre au singulier : LA femme surdouée : depuis Beauvoir, on évite le singulier pour ne pas ressembler à ces discours essentialistes sur "la" femme. Les premiers mots qu'on peut lire : "à tous les hommes de ma vie". On pensait ne pas entendre parler des hommes dès le début, pour une fois. Et cette phrase en introduction : " [ce livre] n'est pas une revendication féministe". Il l'est, sans aucun doute. Plus globalement, une approche hétéronormative, très genrée, centrée sur le schéma une femme + un homme vont au travail et ont des enfants. Pas de grande diversité.
Impression générale que ce livre a été écrit pour les femmes à haut potentiel mais pas par une femme à haut potentiel; l'arborescence des idées n'y est pas. Cette remarque snob écrite, l'ouvrage est intéressant et ouvre de nouvelles perspectives. Il donne de l'espoir, aussi, et ça n'est pas rien.