Un ouvrage à vocation démocratique dans la lignée du programme du conseil national de résistance de 1994.
Croire au collectif, c'est avant tout se rappeler que cette notion de "collectif" ne vient pas spontanément. On pourrait parler de Hobbes, mais surtout on se doit de garder en tête que malgré nos différents, nos expériences, pour le coup formant le corps démocratique du peuple et le lit du débat allant dans ce sens, nous sommes et avons des intérêts communs dans les domaines de lutte.
C'est peut-être quelque chose que l'on oublie, cette tendance à pointer le négatif parfois et même souvent à tord, au détriment de nos luttes, menant à leur appauvrissement et surtout leur effritement. La compétition n'est pas un indice souhaitable de la structuration, longue et épuisante et satisfaisante de nos luttes.
Une autre chose qui me parle : ne pas laisser les "autres" se réapproprier nos luttes, et par là même, le pouvoir, l'État, nos dirigeants. Bien que l'idée puisse parfois être alléchante, que des améliorations en terme de protection sociale par exemple peuvent être appréciables à court terme, si les intérêts majeurs de citoyen.ne.s ne sont pas entendu, cela n'est pas riche et constructif.
L'expérience de la grève de l'usine des montres Lip s'est créée en plusieurs étapes et je ne soulignerais que les aspects les plus pertinents (de cette discussion d'une petite 50taines de pages qui en appelle d'ailleurs à lire Les jours heureux (2010)) : la prise de conscience des militant.e.s à faire bouger les choses, passant de 5% de syndiqué.e.s en 1953 à 70% après 1977 ; s'organiser en AG, avoir des commissions et des comités d'action ; l'ouverture à d'autres luttes (ici Larzac) ; ne pas minimiser la possibilité de créer des "groupes de femmes et minorités de genre" afin d'amener une participation plus égalitaire ; toujours faire perdurer le débat en gardant en tête les points de convergence ; éviter le manque de dialogue, l'attentisme, le manque de préparation ; et pour finir penser aux générations futures, au partage des enrichissements des luttes, de leurs organisations.
J'en viens donc à la fin : la création du Réseau Citoyens Résistants fondé par l'CRHA : http://www.reseau-citoyens-resistants.fr