La collection "Petite philosophie du voyage" m'a accompagné plusieurs fois ces dernières années. Et c'est ce livre de Cristina Noacco que j'ai le plus apprécié.


Cette italienne installée en France est à la recherche de l'essentiel. Comme beaucoup d'entre nous. Elle a choisi d'explorer le silence. Celui qui effraie tant, celui que l'on a peur de croiser, celui qui est trop souvent synonyme de mort, celui là même, l'énigmatique silence.


De ce silence, l'autrice en cherche tous les contours. Les réconfortants, comme les plus mystérieux. Et d'un livre sur un thème qui pourrait paraître consensuel et plat, on trouve une magnifique palette de couleurs et d'optimismes. Le silence est célébré, revalorisé, mis en musique. Il est mis à sa juste place : sa place de valeur apaisante.


Peinture et poème s'entrecroisent alors. Elle écrit ceci :



Le poème est une peinture qui a besoin de lumière. Et le silence, soit
le blanc de la page, est lumière. Écrire revient à broder des voix
dans la trame du silence, comme des branches se dessinent en hiver
contre un ciel de neige.



La Force du Silence est un livre spirituel. Qui va chercher l'échine de la vie. Qui va au plus profond. Ce n'est pas un livre anodin. Il peut avoir ses exigences et nous questionner sur le sens de nos vies basées sur le bruit, l'agitation, la course contre la montre.
En témoigne cet autre extrait :



Pour combien de temps ? Artistes ou esclaves, que savons-nous des
jours qui nous restent ? La vie, cette maladie mortelle... Il faudrait
y penser davantage, non pas pour nous plonger dans la mélancolie, mais
pour nous réjouir d'êtres vivants tous les jours et prendre conscience
de l'urgence d'agir avec détermination, pour tracer au mieux le dessin
de notre existence.



Finalement dans ce passage du livre, c'est bien le mot "détermination" le terme le plus important. Et si le seul outil pour vivre heureux était l’ascétisme, ou autrement dit le silence ? La Force du Silence est un livre qui apporte quelques hypothèses concernant ces sujets. La poète Cristina Noacco nous peint le minimalisme.


Faire silence dans sa vie pour gommer le superflu. Être silence pour freiner l'agitation. Ressentir le silence pour mieux respirer. Savourer le silence pour avancer avec l'autre et pas contre lui.

PaulNino
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le 29 avr. 2020

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