Un très vieux (1913 !) mais très bon roman de science-fiction.
Issu de la veine du merveilleux scientifique, cet ancêtre de ce qu'on appellera plus tard la science-fiction, la force mystérieuse met en en scène une fin du monde originale qui débute par un affaiblissement du champ chromatique de la lumière.
Au fur et à mesure que les différentes couleurs du spectre lumineux décroissent, les forces et les principes physiques et chimiques de la nature disparaissent : disparition du courant électrique par exemple.
Evidemment, même si le récit prend pour base des données scientifiques, on dérive rapidement vers des explications et des péripéties beaucoup plus fantaisistes, comme on est en droit de l'attendre d'un roman de "merveilleux" scientifique.
N'en reste pas moins une histoire originale, intelligente, servie par une écriture déliée et assez peu datée finalement (ce qui m'avait déjà agréablement surpris à la lecture de la guerre du feu, du même J.-H. Rosny-Aîné). Un très bon roman donc.
A noter : en préface, Rosny-Aîné taille des croupières à Conan Doyle (même s'il lui laisse sportivement le bénéfice du doute) qui aurait apparemment plagié son roman dans The Poison Belt. La note, pleine d'humour est en soi un petit bijou.
Le roman principal est suivi d'un court texte : Les Xipéhuz qui, situé dans le lointain passé de l'Humanité (pas le journal, hein ?) met les Hommes aux prises avec une espèce de créatures étranges qui auraient pu domine notre planète sans la réaction énergiques de nos ancêtres.
Présenté comme le fruit de la traduction de tablettes d'argile assyrienne, cette courte histoire possède globalement les mêmes caractéristiques que la Force mystérieuse : un postulat de départ scientifique (ici l'archéologie) qui débouche sur le merveilleux (la vie rêvée de nos lointains ancêtres). Très plaisant.